"Une pathologie sournoise et silencieuse": une journée de prévention contre le diabète organisée à Seyne-les-Alpes

Ce jeudi 20 février, à l'hôpital de Seyne-les-Alpes, une journée de prévention contre le diabète a été organisée afin de sensibiliser le public à cette maladie. Près de 30% des personnes atteintes ignorent qu'elles en sont atteintes.

Une journée de prévention contre le diabète s'est tenue ce jeudi 20 février à l'hôpital de Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), l'occasion pour l'établissement public de santé de rappeler son rôle de proximité mais aussi de sensibiliser sur cette maladie à travers un stand et des conférences.

30% de la population atteinte l'ignore

Aujourd'hui ce sont environ 20.000 personnes dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes qui sont identifiées comme étant diabétiques, un chiffre en augmentation. D'autant plus qu'on considère que 30% de la population atteinte de diabète l'ignore encore.

Il s'agit donc d'une maladie à prendre au sérieux "le problème c'est que c'est une pathologie sournoise et silencieuse, ce qui fait qu'on peut l'avoir sans inconfort de vie mais je compare ça à une eau calcaire dans une maison qui s'infiltre petit à petit pour au final boucher les tuyaux", explique Éric Tamain, président de l'association des diabétiques des Alpes du Sud.

"Le diabète va mettre en 5 à 10 ans pour être visible à travers des pathologies qui vont être induites par ce trop de sucre dans le sang, aujourd'hui on a trop de patients qui, à la suite d'un AVC ou d'un infarctus, sont diagnostiqués diabétiques et ils ont eu ces problèmes cardio-vasculaires à cause du diabète" poursuit-il.

"Mieux vaut prévenir que guérir"

Pour l'association ces journées de préventions sont l'occasion de faire valoir le dicton qui dit que "mieux vaut prévenir que guérir". "Aujourd'hui le système de santé va mal et il faut que nous, citoyens, on prenne soin de notre santé à travers l'alimentation et l'activité physique et aujourd'hui ces journées de prévention sont là pour parler de l'alimentation, on est là pour expliquer comment prévenir le diabète."

Et si cette journée de prévention se déroule dans l'établissement public de santé, c'est aussi pour rappeler le rôle de proximité de cet hôpital. Les soignants ne manquent pas d'intervenir comme Ann-Dorothée Bouvet, diététicienne dans l'établissement qui rappelle quelques règles à suivre pour se prémunir du diabète.

"Il y a plusieurs piliers sur lesquels on peut agir, d'abord l'alimentation, on peut manger plus de fibres et réduire les produits industriels. Il y a aussi l'activité physique mais aussi l'émotionnel car dès qu'on a des troubles psychologiques ça peut avoir des incidences sur la glycémie", indique-t-elle.

Un diabète de plus en plus précoce

Mais parler du diabète aujourd'hui est d'autant plus important qu'il apparaît de plus en plus tôt, selon le président de l'association des diabétiques des Alpes du Sud.

"Avant on appelait ça le diabète de vieux, mais aujourd'hui avec la malbouffe on se retrouve avec des diabétiques à l'âge de 25 ans, avec une surconsommation de soda et de produits raffinées, donc la prévention dès l'enfance est particulièrement importante. On n’interdit rien mais il ne faut pas en abuser. En 2025 un enfant de 8 ans a consommé autant de sucre que ce qu'a pu en consommer son arrière-grand-père tout au long de sa vie", rappelle-t-il.

De nouvelles actions de prévention et d'information concernant le diabète seront tenues par l'association des diabétiques des Alpes du Sud lors de la semaine nationale de prévention contre le diabète au début du mois de juin.

Laurie Charrié