Hautes-Alpes: vers un retour du Trophée Andros à Orcières?

le circuit de Serre-Chevalier - BFM DICI
Le secret avait été jusqu’à présent bien gardé. La vallée du Champsaur, et plus précisément la commune d’Orcières-Merlette, travaille actuellement sur un projet de taille, a appris BFM DICI: faire revenir le mythique Trophée Andros dans les Hautes-Alpes.
Depuis 1990, l’étape de cette course hivernale se courrait sur le circuit de glace de Serre-Chevalier. Un circuit condamné puisque le bail liant La Salle-les-Alpes et la famille Laurent n’a pas été renouvelé par la municipalité qui préfère y implanter des immeubles. Après une bataille judiciaire, le juge des référés a ordonné en novembre dernier l'expulsion des exploitants du circuit de glace de Serre-Chevalier.
Cinquante ans après sa création, ce mythique circuit a donc fermé fin 2021, privant ainsi le Trophée Andros de sa traditionnelle étape dans les Hautes-Alpes.
Si plusieurs points de chute ont été imaginés par la famille Laurent, c’est bien de la vallée du Champsaur qu’est venu un nouveau souffle.
"Toute la vallée profite du lieu"
Tout a commencé lorsque Marie-Laure Laurent, épouse de l’ancien exploitant de circuit de Serre-Chevalier Julien Laurent, a rencontré Patrick Ricou. Repreneuse et directrice de La Filature du Valgaudemar, devenue Laines du Valgaudemar, Marie-Laure Laurent a échangé avec le président de l’Agence départementale de développement économique et touristique des Hautes-Alpes lors du dernier Salon de l’Agriculture.
Un échange fructueux qui a fait germer une idée porteuse dans l’esprit de Patrick Ricou: faire revenir le Trophée Andros dans les Hautes-Alpes, chez lui, à Orcières-Merlette. Mais pas à n’importe quel prix.
"Patrick est pragmatique, consensuel et respectueux. Il était hors de question qu’il s’engage dans un projet qui ne fasse pas l’unanimité", explique une source qui suit l’évolution de ce projet de près. Et de poursuivre: "son but, c’est que toute la vallée et même le territoire profite du lieu, en prenant soin de n’oublier personne tout en convaincant les plus sceptiques."
Un projet respectueux de l'environnement
Le projet est imaginé sur l’actuelle base de loisirs d’Orcières-Merlette, un lieu assez grand qui dispose déjà d’une activité de karting électrique. C’était la condition principale pour que Patrick Ricou se lance, à savoir que cette nouvelle activité soit la plus respectueuse possible de l’environnement.
"Le Trophée Andros se nomme maintenant le e-Trophée Andros. C’est-à-dire qu’il est tout électrique. Le thermique, c’est terminé, il faut faire une croix dessus. Et il faut même aller plus loin en créant un lieu qui pensera les déplacements de demain", précise un passionné de sports mécaniques qui participe activement à ce projet.
Selon nos informations, Patrick Ricou, Julien Laurent et l’ASA des Alpes souhaitent ainsi créer un pôle de développement des éco-mobilités. Un lieu ouvert toute l’année qui permettrait à des équipes, des techniciens ou des pilotes, de venir travailler et tester de nouvelles techniques de courses et des motorisations plus propres.
Max Mamers enchanté
Et la piste dans tout cela? Le cahier des charges pour accueillir le e-Trophée Andros est précis et strict. Si le retour de la compétition venait à être validé dans les Hautes-Alpes, c’est un cabinet spécialisé, déjà sollicité sur les travaux du circuit Paul Ricard au Castellet, qui entreprendrait la réalisation du tracé.
En attendant, deux figures du sport auto sont déjà venues prendre la température sur le site. Et pas des moindres puisqu'il s'agirait du fondateur et organisateur du Trophée Andros, Max Mamers, accompagné du pilote Franck Lagorce, qui sont récemment venus dans le Champsaur. Ils en seraient repartis enchantés.
"C'est vrai qu'il a un gros potentiel", reconnaît Max Mamers sur BFM DICI. "Nous avons proposé une date dès la saison prochaine pour Orcières, mais des travaux étaient nécessaires rapidement. C'est donc Tignes qui s'est positionné. Mais leur projet de développer l'électrique à l'année, c'est vraiment fabuleux", s'enthousiasme-t-il sans exclure un retour dès 2023/2024 dans les Hautes-Alpes.
"Il y a une forte volonté de notre part de faire revenir le Trophée Andros dans les Hautes-Alpes. Et Orcières offre de belles perspectives", confirme de son côté Julien Laurent à BFM DICI.
Un retour du Trophée Andros dès 2023?
"Mais il faut aussi être prudent. Rien n’est signé. Rien n’est acté. Si tout s’est accéléré depuis janvier, il semble néanmoins qu’aucune date ne soit envisageable pour l’épreuve 2022/2023. Ensuite, nous verrons", détaille l’ancien gérant du circuit de glace de Serre-Chevalier. "L’autre phase, c’est cette volonté de créer une e-zone, en accentuant les projets autour de la mobilité verte et écologique. Un endroit où les constructeurs pourraient venir tester et présenter des véhicules 'verts'", conclut-il.
Le retour du mythique Trophée Andros se fera-t-il dès 2023? "C’est non! Ça se fera à Tignes", répond d’emblée Patrick Ricou. "Rien est fait. Mais nous avançons avec raison et ambition", indique le maire d’Orcières à BFM DICI.
"C’est clairement trop tôt pour la future compétition. Le site nécessite des travaux que nous avons budgétisés. C’est vrai, nous sommes partants pour accueillir l’événement. L’activité de karting électrique fonctionne très bien l’hiver comme l’été. Soutenir l’activité électrique sur le long terme est une bonne idée. En tout cas, il n’y a aucun blocage pour que cela se fasse", indique Patrick Ricou.
Quid de la piste de ski de fond qui passe à l’endroit même où la piste pourrait être créée? "Le ski de fond et la venue du Trophée Andros une semaine dans l’année ne seraient pas incompatibles", conclut le maire d’Orcières.