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Seyne-les-Alpes: l'avenir de la station de ski du Grand-Puy à l'étude

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Les coûts de la station du Grand-Puy ne cessent d’augmenter. Si bien que la municipalité a missionné deux bureaux d’étude pour questionner le modèle du site. Un premier diagnostic a été rendu mercredi 5 juin, en fin de journée, devant près de 240 personnes. 

"Il faudra que la population tranche dans le vif." Frédéric Bony, responsable du restaurant Le Chalet à la station du Grand-Puy (Alpes-de-Haute-Provence), est catégorique: il faut agir, et agir franchement.

Il fait partie de ces quelque 240 personnes à s’être déplacées, mercredi 5 juin en fin de journée, jusqu’au gymnase de Seyne pour assister à la réunion publique sur le devenir de son lieu de travail. Car le site touristique, niché au cœur de la vallée blanche, n’affiche pas une santé de fer.

350.000 euros alloués à la station cette année

Les chiffres sont même plutôt inquiétants. "En 2008, la commune octroyait à la station une subvention d’équilibre qui s’échelonnait entre 80.000 et 100.000 euros", rappelle Laurent Pascal, maire de Seyne à BFM DICI.

"Depuis 2020, les coûts ont sérieusement bondi. Cette année, et pour la seconde fois, nous avons alloué 350.000 euros à la station pour son développement et son entretien. C’est 13% du budget de la commune", ajoute-t-il.

Les coûts ne sont pas encore "trop" élevés. Juste assez pour que la municipalité anticipe et se questionne sur le modèle du site touristique. "Sur le plan financier, nous avons affaire à une station qui perd de plus en plus d’argent", insiste Hervé Saulnier, dirigeant du bureau d’étude Hervé Saulnier conseil, missionné pour l’occasion. 

Plusieurs facteurs sont imputables. Entre l’élévation du prix de l’énergie et le changement climatique, vient s'encastrer le vieillissement de la population locale. "La pratique du ski après 55 ans diminue fortement, complète-t-il. Il y a également moins de gens partisans de pratiques sportives engageantes, comme le VTT de descente."

Vers un référendum décisionnel local

Pour autant, la station de ski peut-elle prospérer en élargissant ses activités aux quatre saisons? "L’avenir nous le dira, tempère Kylian Pompadou, chef de projet pour Epode, second bureau d’étude à s’être penché sur la situation. Ce que l’on sait, c’est que ce modèle fonctionne."

"C’est quelque chose qui doit être travaillé. Il y a une cohérence à créer sur le territoire. Dans cette logique-là, et en fonction de choix politiques, le domaine skiable peut subvenir aux charges qui lui sont imposées."

Pour l’heure, les acteurs de cette remise en question marchent sur des œufs. À petits pas, encore incertains, puisque ce premier diagnostic n’est, en réalité, qu’une manière de remettre à niveau les informations pratiques dont disposent les locaux. Une base chiffrée et argumentée qui servira, plus tard dans l’été, à intégrer les habitants de la commune au débat.

"Nous aimerions proposer un référendum décisionnel local pour que la population puisse trancher, sans que le conseil municipal ne puisse revenir sur le choix émis, projette le maire de Seyne. Elle aura véritablement pris en main l’avenir de la station et de la commune."

Une nouvelle réunion publique attend les Seynois pour aborder la question des scénarios, du maintien en l’état à la fermeture du site. Rendez-vous le 12 juillet. 

Estelle Hottois