Macron à Savines-le-Lac: le député des Alpes-de-Haute-Provence Léo Walter dénonce un "double mépris"

Une visite loin de faire l'unanimité. Alors qu'Emmanuel Macron s'est rendu à Savines-le-Lac, dans les Hautes-Alpes, ce jeudi pour y présenter son "plan eau", de nombreux manifestants se sont rassemblés pour dénoncer une visite "hors sujet" dans le contexte de crise sociale actuel.
Parmi les manifestants se trouvait notamment le député LFI-Nupes de la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence, Léo Walter, qui accuse comme beaucoup le président d'avoir voulu par cette visite détourner l'attention du sujet actuel, à savoir la réforme des retraites.
Une visite hors-sujet?
Le député dénonce ainsi un "double mépris: pour le peuple français et pour le thème de l'eau".
Un avis généralement partagé par les syndicats locaux, qui avaient appelé à se rassembler après l'annonce de la visite d'Emmanuel Macron. S'ils reconnaissaient que le sujet de l'eau et les thématiques abordées -réutilisation des eaux usées, fuite sur les réseaux, prix, partage, usage agricole- sont évidemment importants, beaucoup dénonçaient un timing mal choisi.
"Il change de sujet", avait notamment déploré Philippe Assaiante, co-secrétaire général de la CGT des Hautes-Alpes. Avant de rappeler: "Le conflit contre les retraites n'est pas terminé."
Les manifestants avaient quant à eux réservé un comité d'accueil au président de la République: une centaine de personnes étaient présentes à l'entrée du village avec des drapeaux syndicaux.
Des tensions avec les forces de l'ordre
Des tensions s'étaient alors fait ressentir et les forces de l'ordre mobilisées sur place avaient repoussé les manifestants à la sortie du pont de Savines-le-Lac. Deux personnes avaient notamment été placées en garde à vue au cours de la journée.
Léo Walter relate une "tension certaine" lorsqu'il est arrivé sur place, et "un tel déploiement des forces de l'ordre et une volonté de parquer les manifestants pour les sortir du cadre".
"On a été nassé pendant plusieurs heures, y compris maintenu à l'écart bien après le départ du président, puisque le barrage policier a été levé à 17h15", rapporte le député.
Ce dernier est notamment allé, au cours de la manifestation, échanger avec le commandant de la section des CRS et le commandant de gendarmerie, et espère que son intervention a permis "qu'il n'y ait pas de violences inutiles".
Les gardes à vue des deux personnes interpellées pour des violences volontaires aggravées sur personne dépositaires de l'autorité publique ont été levées dans la soirée de jeudi en attendant de nouvelles informations dans le cadre des enquêtes préliminaires ouvertes.