Savines-le-Lac: les gardes à vue des deux manifestants interpellés en marge de la visite de Macron vont être levées

Deux manifestants ont été interpellés par les gendarmes jeudi matin en marge de la visite d'Emmanuel Macron à Savines-le-Lac, dans les Hautes-Alpes, a appris BFMTV de source judiciaire, confirmant une information de l'AFP. Ils ont été placés en garde à vue pour des violences volontaires aggravées sur personne dépositaire de l'autorité publique.
Leurs gardes à vue seront levées ce soir par le parquet de Gap. Les deux enquêtes se poursuivent dans un cadre préliminaire afin d'entendre de nouveaux témoins, d'exploiter les vidéos de la manifestation y compris celles des gendarmes et dans l'attente de la délivrance d'une ITT éventuelle pour les victimes.
Environ une centaine de manifestants de tous âges, se sont rassemblés ce matin à l'entrée de ce village où le chef de l'Etat a décidé, en pleine crise des retraites, de se rendre pour présenter un plan destiné à améliorer la gestion de l'eau, ressource menacée par le réchauffement climatique.
Le comité d'accueil qui brandissait des drapeaux syndicaux ou de la Confédération paysanne a été bloqué par les gendarmes en début de matinée.
Assis sur la route, les manifestants scandaient "Macron démission", avant que l'atmosphère ne se tende et que les forces de l'ordre ne les repoussent à la sortie du pont de Savines-le-Lac, où la circulation était très perturbée.
Un jeune homme a été interpellé et placé en garde à vue pour outrage et rébellion, a-t-on appris de source policière. Un peu plus tard les journalistes de l'AFP ont vu un homme plus âge emmené, menotté, par les forces de l'ordre et apparemment blessé au front. Son interpellation a été confirmée de source policière.
D'autres ont tenté de déployer une banderole "Sainte-Soline Macron nous fait la guerre", en solidarité avec les manifestants mobilisés contre les méga-bassines dans les Deux Sèvres, avant d'être forcés de rejoindre le groupe de manifestants.
Des slogans contre la réforme des retraites
Les gendarmes, déployés en nombre, ont éloigné les manifestants du champ de vision des automobilistes à l'entrée du village mais les cortèges officiels étaient néanmoins accueillis par des huées en fin de matinée.
Le calme revenu, les manifestants ont chanté des slogans contre la réforme des retraites.
Julie, 40 ans, venue de Guillestre, également dans les Hautes-Alpes, estime que la venue du président de la République, très peu au contact des Français durant ces dernières semaines de crise sociale, "est vraiment l'occasion de montrer aux militants, aux manifestants, qu'on est là avec eux".
Le chef de l'Etat "détourne l'attention - il sait très bien le faire - des vrais sujets. Le problème de l'eau, c'est étrange de venir le traiter ici, près des stations de montagne, avec le problème des canons à neige", dit-elle.
Le président n'est quasiment pas sorti au contact des Français depuis la présentation en janvier de la réforme phare de son second quinquennat. Le texte qui prévoit le recul à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite a suscité plusieurs journées de mobilisations massives à travers le pays.