BFM DICI
bfmdici

"Je suis resté 3h30 en haut": un skieur bloqué sur un télésiège raconte son hélitreuillage dans les Hautes-Alpes

placeholder video
Le télésiège de Festoure dans la station de SuperDévoluy est tombé en panne, ce mardi 24 décembre en raison d'un problème mécanique. Les secours sont intervenus pour évacuer les 240 personnes qui se trouvaient sur la remontée mécanique.

Alors qu'il s'apprêtait à descendre les pistes, ce mardi 24 décembre, Nathan s'est retrouvé bloqué sur le télésiège de Festoure dans la station alpine de Superdévoluy, pendant plusieurs heures.

"Moi je suis resté 3h30 en haut. J'étais l'un des derniers sièges à être secouru", explique Nathan à BFMTV.

Parmi les personnes héliportées par les secours, certains avaient "assez peur" en raison du vertige, poursuit le skieur, c'est pourquoi "on les a fait descendre en premier (...) et tous ceux qui avaient moins peur, on les a mis en dernier. Moi, je n'ai pas peur du vide donc ça allait", assure-t-il.

Aux alentours de 13 heures, le télésiège de Festoure est tombé en panne à cause d'un problème électrique des moteurs, alors que 240 personnes se trouvaient sur la remontée mécanique. La station de ski dévoluarde s'est rapidement mise en branle pour faire descendre les skieurs bloqués, avec une équipe de sauveteurs et de pisteurs.

"On était pas loin de l'arrivée et ça a bloqué. On est resté plus de deux heures à attendre. Heureusement on avait le soleil en pleine face", raconte au téléphone à l'AFP Marjorie Palazzolo, 47 ans, aide médico-psychologique.

"On s'est dit 'bon ben on va passer Noël ici'", et ils ont alors pensé à "la scène culte" du film Les Bronzés font du ski quand Michel Blanc, alias Jean-Claude Dusse, bloqué seul sur un télésiège à la tombée de la nuit, entonne la chanson "Etoile des neiges".

"On a chanté à tue-tête Etoile des neiges. Quand certains ont commencé à descendre, certains ont applaudi", poursuit la quadragénaire, en saluant le travail des secours: "les sauveteurs ont été géniaux. C'était bien géré".

"Il faut aller assez vite"

Des gendarmes, des dizaines de sapeurs-pompiers du groupe montagne, ainsi que deux ambulances, et une équipe du service d'incendie et de secours du département ont été mobilisés.

"Ils (les gendarmes) ont grimpé sur les pylônes, ils nous ont mis des sangles et nous ont fait descendre en rappel chacun notre tour", raconte Nathan. "Moi, j'étais en plein soleil, je ne sentais plus mes pieds et mes doigts, mais ça allait (...). Mais ceux qui étaient à l'ombre je pense qu'ils ont dû avoir froid", ajoute-t-il.

Pour autant, l'évacuation s'est déroulée "dans des conditions très favorables, puisqu'il faisait très beau", indique à BFMTV le Lieutenant Nicolas Chaon, commandant en second du PGIM de Briançon.

Dans ce type de situation, "il faut aller assez vite, mais en même temps, il faut assurer la sécurité de toute et la coordination des moyens", poursuit-il.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, "ce n'est pas plus simple" de secourir des skieurs bloqués sur une piste balisée qu'en haute montagne, précise le lieutenant Nicolas Chaon. En station, les secours doivent notamment évaluer les "risques de collision" avec les pylônes et les câbles des remontées mécaniques et les arbres aux alentours.

"Si ça prend du temps, c'est aussi parce qu'on assure la sécurité de tout le monde: des secouristes, des pisteurs et bien sûr des skieurs qui sont bloqués sur les sièges", a-t-il encore ajouté.

Orlane Edouard avec AFP