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Hautes-Alpes: l'affaire Amphoux de retour devant la justice

(photo illustration)

(photo illustration) - Damien Meyer - AFP

Sandrine Devillard, la veuve de Marcel Amphoux, assigne les héritiers désignés par son mari afin de récupérer la maison de Puy-Saint-Pierre dans le Briançonnais. 

Dix ans après le début de l'affaire, le dossier Amphoux sera de nouveau présenté au tribunal, au civil cette fois, le 7 juin prochain. La veuve de Marcel Amphoux, Sandrine Devillard, assigne les héritiers de son défunt mari pour récupérer l'une des deux propriétés de l'agriculteur à Puy-Saint-Pierre. 

Deux audiences étaient déjà prévues en janvier dernier devant le tribunal judiciaire pour l'un des héritiers, puis devant le juge des contentieux de la protection pour les deux autres.

"Ce sera un rendez-vous très intéressant. Très technique. Les procédures d'héritage peuvent durer longtemps. Parfois, une vie. À moins qu'un accord amiable soit trouvé. Moi, je ne ferme jamais aucune porte", indique Me Jean-Michel Colmant, avocat de l’un des héritiers qui utilise cette maison nichée dans le Briançonnais. 

Deux personnes occuperaient aujourd’hui la propriété : l’un s’en sert comme maison, l'autre comme un atelier.

Une affaire qui date de dix ans

L'affaire avait commencé en septembre 2011, lorsque Sandrine Devillard avait épousé Marcel Amphoux, agriculteur de Puy-Saint-Pierre, dans les Hautes-Alpes. Rapidement, l'union entre celui surnommé "l'Ermite des Alpes" et l'agente immobilière de vingt ans sa cadette avait beaucoup fait parler.

Des proches de l'agriculteur craignaient notamment que l'argent soit la principale motivation de Sandrine Devillard dans ce mariage. Malgré son style de vie modeste, Marcel Amphoux possédait plusieurs biens à Puy-Saint-Pierre.

Un an après leur union, l’agriculteur avait demandé le divorce. Mais celui-ci n'a jamais pu être prononcé. Marcel Amphoux est mort en novembre 2012 après une sortie de route dans la commune de Puy-Saint-Pierre.

Le testament contesté

Quelques mois plus tard, en mai 2013, un testament avait été découvert par un proche de l'agriculteur. Dans ce document, rédigé peu avant sa mort, il indiquait léguer tous ses biens à ses locataires et déshéritait son épouse. Cette dernière avait déposé plainte pour "abus de faiblesse, extorsion et tentative d'escroquerie". Pour elle, son époux avait subi des pressions de la part de ses locataires.

Mais depuis, la justice lui a donné tort. En décembre 2016, un premier non-lieu avait été rendu. Un an plus tard, la cour d'appel de Grenoble avait confirmé ce non-lieu, avant un nouvel échec le 6 mars 2019 devant la Cour de cassation.

Avec cette nouvelle audience prévue en juin, l'avocat de Sandrine Devillard, Me Charles Lasvergnas, a dit espérer de la justice "le droit, rien que le droit."

Valentin Doyen