"Toute cette histoire était fausse": à Lettret, une soirée de panique déclenchée par un appel malveillant

Les rues du centre-ville de Lettret, où l'intervention des forces de l'ordre a eu lieu - Martin Van Klaveren
"Une intervention des forces de gendarmerie est en cours. Il est demandé aux habitants de ne pas sortir de chez eux". Voilà ce qu'on pouvait lire en majuscules sur la page Facebook de la mairie de Lettret (Hautes-Alpes) hier soir.
À la suite d’un appel alarmant passé à la gendarmerie vers 21h30, signalant qu’un homme aurait tiré sur sa compagne à Lettret, dans les Hautes-Alpes, d’importants moyens ont été déployés dans la commune. La mairie a demandé aux habitants de rester confinés afin de se protéger d’un éventuel tireur. Mais à l’arrivée des autorités: rien. Ni arme, ni tireur, ni victime. Il s’agissait en réalité d’un appel malveillant. La femme qui habitait dans l’appartement concerné était seule chez elle.
"ll valait mieux, par précaution, prévoir, c’est pour cela que la route a été bloquée du carrefour des Pêcheurs jusqu’à Tallard et qu’on a demandé aux gens de ne pas sortir de chez eux", raconte le maire de Lettret, Rémy Oddou.
"Ce n’est qu’à l’arrivée du négociateur des gendarmes qu’on a découvert que toute cette histoire était fausse", poursuit l’élu. "Les habitants ont eu peur au vu de ce qui était annoncé", ajoute-t-il.
Une enquête a été ouverte et confiée à la compagnie de gendarmerie de La Saulce afin de déterminer l’identité de l’auteur de l’appel téléphonique malveillant qui a causé beaucoup d’inquiétude dans la commune.
Les habitants aux premières loges
Une vingtaine de gendarmes ont été mobilisés, selon une source proche de l’enquête. "Dès le début, il y a eu des doutes, mais des moyens importants ont été engagés sur place. On avait la notion d'une personne armée", explique cette même source.
Le dispositif, visible dans les ruelles de Lettret, n’est pas passé inaperçu. "De ma fenêtre, j’ai vu des gendarmes pointer une arme", témoigne Thierry Gorrée, un retraité habitant le village. "Je regardais tranquillement la télé, et ils m’ont emmené dans une ruelle pour me mettre à l’abri", ajoute-t-il. Plus de peur que de mal dans la petite commune haut-alpine. Pour l'heure, l'auteur de l'appel malveillant n'a pas été identifié.