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Double meurtre de Revest-du-Bion: pourquoi les proches des victimes demandent des dommages et intérêts

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Si le verdict de cette affaire a déjà été prononcé le 26 mai dernier pour les frères Mérino, les proches de Julien Boumlil et Gabriel Ferchal revendiquent aujourd'hui le droit à des dommages et intérêts.

Le procès de ce lundi 13 novembre s'est déroulé en présence d'une seule magistrate. Dans la salle d'audience du palais de justice de Digne-les-Bains se trouvaient l'avocat de la défense et ceux des parties civiles. Les représentants des proches de Julien Boumlil et Gabriel Ferchal souhaitent pouvoir obtenir réparation et demandent le droit à des dommages et intérêts.

Les faits remontent au 3 décembre 2019. Julien et Gabriel effectuent un périple de plus de 450 kilomètres depuis Carcassonne. Un seul objectif: récupérer une somme d'argent, une dette de 6.000 euros que doit Vincent Mérino à Julien Boumlil depuis l'achat de stupéfiants.

Le rendez-vous est en fait un guet-apens. Les deux amis d'enfance y sont abattus à l'aide d'un fusil de chasse. Leurs corps ne seront retrouvés qu'au début du mois de février, enterrés dans un sous-bois sur la propriété familiale.

"Les corps ont été retrouvés beaucoup plus tard"

"Ce qui nous a embarrassées, ce sont les jurisprudences que l'on nous a remises", explique Maître Alberti, l'avocat des proches de Julien Boumlil avant de mettre en avant le préjudice subi par ses clients. "Les corps ont été retrouvés beaucoup plus tard. Nous demandons réparation", déclare-t-elle.

Cette douleur et ce désarroi sont également mis en avant par Maître Clain, l'avocat de la famille Ferchal.

"Gabriel n'avait aucun intérêt financier, aucune créance. Il ne faisait qu'accompagner son ami d'enfance".

De son côté, Maître Troillet, le substitut de Maître Guillermou, représentait ce lundi la compagne de Gabriel Ferchal. Pour elle, "on ne peut pas reprocher une faute à Gabriel qui pourrait limiter ou refuser son droit à l'indemnisation. La victime ne commet aucune faute si elle ne fait qu'assister à l'échange, sans y participer".

"Une cause illicite" de rencontre

Ces arguments, l'avocat de la défense Maitre Passet les réfute. Il souligne "la cause illicite" de cette rencontre en l'occurrence une dette de trafic de stupéfiants.

Compte tenu de son "mode de vie, la victime (Julien Boumlil, NDLR) connaissait les risques inhérents à ce milieu. Tous deux y sont allés en connaissance de cause", adresse-t-il à la magistrate. Et de demander d'exclure le principe de solidarité et de limiter les dommages et intérêts qui correspondraient au délit connexe, notamment l'inquiétude et l'angoisse liées à la non-découverte des corps.

Pour rappel, les avocats des parties civiles réclament 30.000 euros pour la mère de Gabriel Ferchal, 20.000 euros pour sa sœur et 10.000 euros pour son oncle. 35.000 euros sont demandés pour les parents de Julien Boumlil et 20.000 euros pour ses frères et sœurs.

Le délibéré de cette audience est attendu le 26 janvier prochain.

Barbara Tornambé avec Nolwenn Autret