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Alpes du Sud

"C'est une catastrophe": à Ventavon, les pucerons ravagent les vergers

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Les agriculteurs des Hautes-Alpes tirent la sonnette d'alarme: leurs vergers sont pris d'assaut par les pucerons, qui ravagent une partie de leur récolte. La solution, pour la FDSEA, réside dans la réintroduction des néonicotinoïdes.

Les feuilles flétries, chargées de minuscules insectes. Les pommiers de Laurent Gabet subissent les assauts répétés des pucerons. Désabusé, le président de la FDSEA des Hautes-Alpes compte les dégâts. Il estime déjà que 20 à 30% de sa récolte est perdue.

C'est plus encore que l'année dernière, une perte déjà causée par ces petits insectes. Une à une, Laurent Gabet soulève les branches de ses arbres et constate que même les fruits, encore petits et verts, sont attaqués.

Des pertes en progression

Pour lui, la situation devient intenable. "C'est une catastrophe", affirme-t-il. "Non seulement on perd une partie de la récolte de l'année, mais en plus un arbre piqué est stressé et ne produit pas l'année suivante."

La perte de récolte progresse dangereusement chaque année. "Il faut qu'on nous donne les moyens de produire", martèle Laurent Gabet au micro de BFM DICI.

Sans les nommer, il fait référence au recours aux néonicotinoïdes, des produits particulièrement efficaces contre les pucerons, mais aussi pointés du doigt car connus comme des perturbateurs endocriniens, responsables de la diminution de la population d'insectes pollinisateurs. Un argument que le président de la FDSEA balaie d'un revers de la main.

"Les abeilles, ce sont nos principales alliées. Sans elles, il n'y a pas de pommes. Moi-même, j'ai des ruches dans mes vergers depuis 20 ans. Elles ne meurent pas, ce n'est pas vrai", assure-t-il.

"J'ai peur qu'on retrouve des agriculteurs pendus"

Face à ces arguments en faveur de la biodiversité, il estime que l'urgence est ailleurs, que le drame est humain.

"J'ai peur qu'on retrouve des agriculteurs pendus", s'émeut-il. "Aujourd'hui, on est dans une impasse, des vergers vont être arrachés, il y a des producteurs qui sont en train de disparaître. J'en ai déjà qui m'ont appelé, ils pleuraient au téléphone", affirme l'arboriculteur.

Il espère désormais voir le projet de loi Duplomb revenir sur l'interdiction de ces produits, afin de produire plus facilement ses pommes, emblème des vallées de la Durance et du Buëch.

Ugo Marseille