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Alpes-de-Haute-Provence: les nuisances sonores de la base ULM divisent le village de La Mure Argens

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Depuis plusieurs mois la base ULM du village de la Mure Argens est pointée du doigt par un collectif pour être à l'origine d'importantes nuisances sonores mettant la tranquillité du village à rude épreuve. 

"Recommencer une saison comme l'an passé, ça serait l'enfer." Les membres du collectif de défense du Moyen Verdon semblent avoir touché le fond pour un problème qui leur passe au-dessus de la tête.

Dans le paisible village de la Mure Argens, dans le Moyen Verdon (Alpes-de-Haute-Provence), où à peine plus de 300 âmes se côtoient, la base ULM - située à quelques mètres de certaines maisons - sème le trouble entre les habitants. La faute aux nuisances sonores dont elle serait à l'origine.

Vols découvertes, école de pilotage

Créée par Pascal d'Orlan de Polignac président de l'association "Les ailes du Verdon" anciennement basée à Château-Arnoux-Saint-Auban, la base ULM de la Mure d'Argens a vu le jour en même temps que le Covid-19.

De 2019 à 2020, elle n'a donc pas pu montrer l'étendue de ces capacités mais à l'été 2021, elle a pu faire le plein en proposant des vols découvertes et des baptêmes en plus de l'école de pilotage.

Une activité bénéfique au développement économique du village que ne nie pas le gérant du restaurant Le Pied Tanqué: "Ca me fait travailler (...) ça amène du monde et des touristes", affirme-t-il à BFM DICI.

18 rotations par jour

Cependant l'été dernier, la présence d'un autogire a peut-être un peu trop attiré l'attention. Mais depuis qu'il n'est plus présent la présence des ULM ne pose pas de problème aux villageois. En tout cas à une partie d'entre eux.

En effet, depuis l'an passé, un groupe d'habitants de la Mure Argens a créé le collectif de défense du Moyen Verdon afin de faire fermer la base ULM dont ils qualifient les nuisances "d'insupportables".

Le collectif a relevé 18 rotations par jour en été, commençant à 8h30 pour se terminer à 21h30. Les membres du collectif affirment que "vivre à la Mure Argens devient insupportable" et qu' "une activité économique ne peut pas s'imposer au détriment du cadre de vie des habitants". 

Si la base ULM est en droit de poursuivre son activité jusqu'en 2023, le collectif espère faire jouer la jurisprudence. En juin 2020, la base ULM de Clumanc avait été fermée par arrêté préfectoral pour motif de "multiples irrespects réglementaires".

"Un peu excessif"

Face à ces accusations de nuisances sonores, le président du collectif des Ailes du Verdon, Pascal d'Orlan de Polignac souligne l'activité touristique de la base ULM en expliquant que cet été 700 baptêmes de l'air ont pu être proposés.

"On s'est aperçu qu'on avait un beau potentiel, les gens résident ici en faisant des nuitées d'hôtel et en mangeant au restaurant…", affirme-t-il à BFM DICI.

"Le collectif qui nous a attaqués a fait des mesures à 72 décibels. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est la norme d'une machine à laver sachant qu'une moto, c'est 85 décibels. Le décollage dure une minute, donc le terme de nuisance est à mon sens un peu excessif", explique Pascal d'Orlan de Polignac qui reste ouvert au dialogue.

Pour lui, ce dernier manque cruellement, malgré une réunion publique organisée il y a quelques mois. 

Rendez-vous avec la sous-préfète le 18 avril

Du côté de la municipalité, un courrier a été adressé au maire dans lequel le collectif "demande la fermeture de cette base". Mais contacté ce jeudi matin par BFM DICI, le maire Alain Delsaux ne s'est pas montré favorable à la fermeture nous indiquant qu'il serait souhaitable de "réguler le nombre de vols ainsi que les horaires" ne niant pas que "si on ne veut rien faire dans un village, le village se meurt".

Le maintien de l'activité n'est néanmoins pas du ressort du maire mais de la préfecture.

Le collectif de défense du Moyen Verdon de son côté campe sur ses positions et ne souhaite pas de demi-mesure: pour eux, la fermeture de la base ULM doit être actée. Quelques membres doivent voir la sous-préfète de Castellane le 18 avril.

En attendant cette histoire a sans nul doute jeté un froid sur le village de la Mure Argens.  

Laurie Charrié