Stellantis va abandonner son objectif de ventes 100% électriques en Europe en 2030

L'objectif de proposer 100% de véhicules électriques en Europe en 2030 ne sera pas maintenu dans la nouvelle version du plan stratégique "Dare Forward 2030" prévue pour le premier trimestre 2026, a déclaré ce lundi 8 septembre Jean-Philippe Imparato, le directeur de l'Europe élargie de Stellantis à l'ouverture du salon de l'auto de Munich, en Allemagne. Certains des autres objectifs du plan pourraient être conservés, a-t-il ajouté. Fin juin, le nouveau directeur général Antonio Filosa, nommé en remplacement de Carlos Tavares évincé en décembre dernier, avait prévenu que le plan stratégique à long terme du groupe franco-italo-américain serait réexaminé.
Présenté en mars 2022 par l'ancien directeur général, le plan "Dare Forward 2030" visait un doublement du chiffre d’affaires net d'ici 2030 et le maintien de marges opérationnelles courantes à deux chiffres tout au long de la décennie. Ce plan prévoyait aussi d'atteindre 100% de véhicules électriques vendus en Europe et 50% aux États-Unis au même horizon, ainsi qu'une progression du chiffre d’affaires des nouveaux marchés, hors Etats-Unis et Europe, pour atteindre plus de 25% du chiffre d'affaires du groupe.
L'objectif 2035 lui aussi remis en cause
Mais face au ralentissement de la demande pour les véhicules électriques, plusieurs constructeur automobiles ont revu leurs ambitions en matière d'électrification, en dépit de la réglementation européenne prévoyant d'interdire la vente de nouvelles voitures thermiques en 2035. A Munich, Jean-Philippe Imparato a jugé ce lundi 8 septembre que les objectifs européens d'émission de CO2 pour 2035 n'étaient atteignables par aucun constructeur automobile.
Après un premier trimestre très difficile, Stellantis a dit viser une marge opérationnelle ajustée à un chiffre au second semestre. Dans une interview aux Echos publiée samedi, Antonio Filosa a dit viser "à moyen terme" une marge de l'ordre de 6% à 8%.
"Les objectifs de baisse de 55% des émissions (de gaz à effet de serre) d'ici 2030 et d'interdiction des ventes de voitures thermiques en 2035 (dans l'Union européenne) ne sont pas réalistes tels que définis", avait également déclaré le nouveau directeur général de Stellantis, réclamant "des flexibilités qui contribueront à la fois à la décarbonation et au maintien de l'activité industrielle".