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L'armée américaine veut acheter des Tesla Cybertruck… pour s'en servir comme cibles d'entraînement

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L'Armée de l'air américaine veut acquérir deux Cybertruck pour tester l'efficacité de différentes munitions sur le pick-up de Tesla dans l'hypothèse où il pourrait tomber entre de mauvaises mains, armées ennemies ou groupes terroristes.

Donald Trump voulait se débarrasser de sa Tesla rouge, mais l'armée américaine veut aller encore plus loin. L'US Air Force souhaite en effet acquérir deux Cybertruck pour en faire des cibles d'entraînement.

Des documents officiels repérés par le site spécialisé The War Zone montrent en effet que le pick-up électrique de Tesla fait partie de la dernière "liste de courses" du centre d'essais de l'Armée de l'air américaine, qui compte au total 33 véhicules. Détail amusant: c'est le seul véhicule pour lequel une marque et un modèle sont explicitement mentionnés. Pour les autres véhicules qui essuieraient des tirs de missiles, l'armée donne simplement des formats de carrosserie souhaités: SUV, berlines, camionnettes par exemple.

Se préparer à des Cybertruck aux mains de l'ennemi

L'idée serait en effet d'anticiper le fait que le Cybertruck pourrait tomber entre de mauvaises mains, des armées étrangères ou des groupes terroristes par exemple.

"Sur des théâtres d'opérations, il est probable que l'ennemi utilise des véhicules Cyber Tesla ("Tesla Cyber Trucks"), car il a été constaté qu'ils ne subissent pas les dommages normalement attendus en cas d'impact majeur", peut-on lire dans un des documents.

"Les essais doivent refléter des situations réelles. L'objectif de l'entraînement est de préparer les unités aux opérations en simulant des scénarios aussi proches que possible de la réalité", insiste le texte pour justifier d'acquérir ces deux exemplaires du pick-up de Tesla.

Si en 2019 la présentation du modèle avait été marquée par le gag des vitres présentées comme indestructibles mais qui n'avaient pas résisté lors d'un test sur scène, le Cybertruck aurait en effet des atouts inédits pour un véhicule moderne, ce que l'armée compte donc bien tester. Tesla mettait ainsi en avant sa résistance aux balles de différentes armes à feu.

Une carrosserie "bullet proof" promet Tesla.
Une carrosserie "bullet proof" promet Tesla. © Tesla

Une étude de marché menée en début d'année "a révélé que le design agressif, anguleux et futuriste du Cybertruck, associé à son exosquelette en acier inoxydable non peint, le distingue de ses concurrents utilisant généralement des carrosseries en acier peint ou en aluminium", plaide ainsi l'armée pour justifier cette acquisition.

Pas besoin de Cybertruck neufs

Alors que le Cybertruck ne rencontre pas le succès attendu, cette commande ne viendrait toutefois même pas gonfler, même aussi modestement, le carnet de commandes de Tesla.

Les modèles "n'ont pas besoin d'être en état de marche, mais doivent pouvoir rouler remorqués derrière un autre véhicule", souligne l'article de The War Zone, qui estime à 46.000 le nombre d'exemplaires en circulation.

De quoi réduire les frais d'acquisition de ces modèles, vendus à partir de 62.490 dollars actuellement aux États-Unis… et indirectement ravir Elon Musk, avec son ancienne casquette de responsable de la Commission pour l'efficacité gouvernementale (Doge) qui visait à réduire les dépenses fédérales américaines.

Si le Cybertruck n'est pour le moment commercialisé qu'en Amérique du Nord, Tesla prévoit de le lancer en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar d'ici à la fin de l'année. Plusieurs exemplaires ont toutefois été déjà aperçu dans différents pays du monde, en France par exemple, mais aussi en Tchétchénie…

Le Tchétchène Ramzan Kadyrov sur le Cybertruck armé d'une mitrailleuse offert par Tesla et Elon Musk à la Russie.
Le Tchétchène Ramzan Kadyrov sur le Cybertruck armé d'une mitrailleuse offert par Tesla et Elon Musk à la Russie. © Telegram (Kadyrov_95)

En août 2024, le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov s'était en effet exhibé au volant d'un Cybertruck équipé pour l'occasion d'une mitrailleuse. Elon Musk avait démenti avoir fait don du véhicule à l'homme fort de la petite république russe du Caucase, surtout que ce dernier comptait envoyer cette version militarisée sur le front ukrainien.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto