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"Ils sont pris au piège": l'avocat des clients de Tesla explique pourquoi ils assignent la marque en justice

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Invité ce mercredi 11 juin sur BFMTV, Me Patrick Klugman représente une dizaine de clients français de Tesla cibles d'actes malveillants en raison des agissements d'Elon Musk, la patron de la marque.

Un véhicule tagué d'une croix gammée, d'autres qui ont vu des gens "déféquer sur la voiture"... En raison de la proximité d'Elon Musk avec Donald Trump, une relation ayant connu des soubresauts depuis une semaine, et du soutien du patron de Tesla aux mouvements d'extrême droite en Europe, les clients du constructeur automobile sont "pris au piège", a estimé ce mercredi 11 juin sur BFMTV Me Patrick Klugman. L'avocat représente une dizaine de Français qui ont décidé d'assigner la marque en justice.

Ces clients demandent la résiliation de leur contrat de crédit-bail, en général d'une durée de quatre ans, ainsi que le remboursement des frais de justice. En se fondant sur l'article 1.625 du Code civil, vieux de 221 ans, par lequel le vendeur garantit à l'acquéreur "la possession paisible de la chose vendue". "Si ce n'est pas garanti, vous pouvez demander la résiliation du contrat de vente", a fait valoir Patrick Klugman.

Des ventes en chute libre

"Le client, lui, voulait acheter la voiture pour un message écologique", a rappelé l'avocat. "C'est une voiture qui est fiable, les clients étaient même prêts à payer un peu plus cher pour avoir ça. Et donc par conviction politique ou écologique, ils achètent cette voiture et se retrouvent pris au piège" du message politique désormais porté par Elon Musk.

Pour les automobilistes ne souhaitant pas être associés aux vues du milliardaire, le conseil rappelle que des autocollants "J'ai acheté cette Tesla avant qu'Elon ne devienne fou" ont "fleuri un peu partout et notamment en France".

D'après Patrick Klugman, "aujourd'hui, si vous êtes un automobiliste et que vous voulez passer à l'électrique, vous ne voulez pas acheter la voiture de monsieur Musk". "Ou alors si vous l'achetez, c'est que vous êtes en adhésion avec ses idées", a-t-il ajouté. "C'est a priori une portion minoritaire des consommateurs qui veulent acheter une voiture sans avoir de problèmes et sans partager un message politique radical."

Les chiffres depuis le début de l'année paraissent donner raison à l'avocat. Après avoir dominé le marché de l'électrique, Tesla a vu ses ventes être divisées par deux en Europe depuis le début de l'année. En France, au mois de mai, les ventes de la marque ont diminué de 67% par rapport au même mois un an plus tôt.

Vincent Gautier