Droits de douane: Emmanuel Macron dira à Donald Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre"

"Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens. Le chef de l'État doit rencontrer son homologue américain lundi prochain à Washington.
"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé Emmanuel Macron.
"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains. Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.
"Sur tous les sujets"
En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.
"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine", a-t-il précisé. "Je vais essayer de le convaincre d'aller dans une bonne direction et, sinon, nous prendrons des dispositions", a-t-il ajouté un peu plus tard, rappelant que les États-Unis sont "un allié historique".
Washington a proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui demande "une fin rapide du conflit et appelle à une paix durable entre l'Ukraine et la Russie", une formulation vague loin des précédents textes clairement en soutien à Kiev et qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays.