Strasbourg: un cirque s'installe sans autorisation sur un terrain privé, deux plaintes déposées

Un cirque avec des dizaines d'animaux sauvages s'est installé sur un terrain privé sans l'autorisation du propriétaire à Strasbourg provoquant l'ire de l'association One Voice et de la mairie de Strasbourg.

Le cirque de la discorde. Depuis le début de la semaine, le Cirque franco-belge s'est installé sur le parking d'un magasin de l'enseigne Intersport dans le quartier de Hautepierre à Strasbourg.

Une installation dénoncée par l'association de défense des animaux One Voice qui s'insurge contre l'implantation de ce cirque qui contient des dizaines d'animaux sauvages comme des lions et des tigres.

L'association explique avoir "alerté" Jeanne Barseghian, la maire de Strasbourg qui avait émis le souhait en 2018 de refuser l'installation de tout cirque avec animaux sauvages sur les terrains publics. Mais le Cirque franco-belge s'est installé sur un terrain privé et contourne ainsi le vœu de la mairie.

"Les animaux sont détenus dans de toutes petites cages, ils sont transportés de ville en ville dans le noir et ils sont sur un parking sans litière. Ce sont des conditions atroces pour des animaux sauvages", dénonce Justine Gierak, chargée de campagne cirque chez One Voice, invitée de BFM Alsace ce jeudi.

Contactée par BFMTV, la municipalité dénonce l'exploitation "des animaux sauvages qui sont actuellement parqués dans des enclos sur du goudron en plein soleil" et assure discuter avec Intersport pour trouver une solution.

Le directeur du cirque se défend

De son côté, le propriétaire du cirque Serge Muller se défend en expliquant que la loi autorise les animaux sauvages dans les cirques jusqu'en 2028 et avoir obtenu toutes les autorisations nécessaires pour s'installer sur ce terrain.

Il se défend aussi sur les accusations de maltraitance contre ces animaux, assurant avoir emménagé des "piscines, des laiteries et des cages pour se détendre".

"Le problème provient des fausses informations (diffusées) par les associations animalistes. On en a un petit peu marre. Qu'on nous laisse travailler proprement jusqu'en 2028 pour respecter le bien-être animal", a réclamé Serge Muller sur BFM Alsace.

Deux plaintes déposées par Intersport

Si le directeur du cirque affirme être en règle et avoir obtenu l'accord d'Intersport, l'enseigne dément et explique que les membres du Cirque franco-belge se sont installés "de manières complètement illégales sur notre parking".

Son directeur explique avoir subi un "débarquement", sans avoir été en contact en amont avec le cirque. La famille qui gère le cirque l'aurait menacé et aurait produit de faux documents afin de justifier d'une autorisation, explique-t-il.

"Depuis qu'ils sont arrivés et qu'on leur a dit qu'ils n'avaient pas le droit, ils n'arrêtent pas de nous menacer. Ils nous ont menacés de tout brûler sur le parking, de nuire à notre activité, de tout bloquer et même de s'en prendre à nous si jamais on les dénonçait", explique Alexandre Polge, directeur du magasin Intersport de Hautepierre.

Une situation qui ternit et "nuit à l'image du magasin", selon Alexandre Polge. Il assure avoir constaté une baisse de son chiffre d'affaires depuis le début de la semaine et recevoir de nombreux appels pour se plaindre.

Pour mettre fin à cette occupation, deux plaintes ont été déposées: l'une par le directeur du magasin pour "menaces, usages de faux et usurpation d'identité" (fausse signature sur le document) et une autre, au nom du magasin, pour "occupation illégale et dégradations".

Des accusations infondées selon Serge Muller. Invité sur le plateau de BFM Alsace, le directeur du Cirque franco-belge assure avoir obtenu du propriétaire d'Intersport "une autorisation signée et tamponnée".

Le forain affirme même détenir des "écoutes téléphoniques" prouvant que le propriétaire a bien donné son accord pour que le cirque s'installe sur le parking de Hautepierre.

Kevin Drouant avec Thibault Nadal