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Strasbourg: sursollicités pour des missions non urgentes, les sapeurs-pompiers manifestent

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Les soldats du feu du Bas-Rhin se mobilisent ce jeudi 23 janvier à Strasbourg. Ils appellent à une redéfinition des missions du SDIS et du SAMU, se disant sursollicités pour des missions ne relevant pas de leurs compétences.

"Ce n'est plus possible". Détresses psychologiques, grippes, maux de ventre, céphalées... Sursollicités pour des missions qui ne relèvent pas de leurs compétences, les sapeurs-pompiers du Bas-Rhin tirent la sonnette d'alarme et manifestent à Strasbourg ce jeudi 23 janvier pour une meilleure gestion du secours à la personne.

"Beaucoup de bobologie, beaucoup de transports dans les cabinets médicaux, beaucoup d'interventions à domicile à la place de médecins traitants ou de SOS médecins qui sont totalement débordés par manque d'effectifs", énumère Cédric Hatzenberger, secrétaire du syndicat Force ouvrière des sapeurs-pompiers du Bas-Rhin.

En conséquence, de nombreux patients sont transportés vers les hôpitaux qui connaissent un "engorgement extrêmement important" et sont "dans l'incapacité d'absorber ces flux dans des délais corrects". Des patients attendent donc jusqu'à 6 heures dans l'ambulance, devant l'hôpital, mobilisant alors des moyens qui ne sont pas utilisables dans d'autres interventions urgentes.

"Le service d'incendie et de secours est la seule clé de voute pour absorber la carence des autres administrations et moyens sanitaires", déplore le représentant syndical.

"Le moral des troupes s'en fait ressentir"

Les sapeurs-pompiers subissent les conséquences du manque de moyens des hôpitaux. "Le moral des troupes s'en fait vraiment ressentir et nous pensons aux victimes qui n'ont pas la réponse adaptée et se retrouvent des heures bloquées dans des ambulances, c'est insupportable", dénonce Cédric Hatzenberger.

Il alerte également sur la surmobilisation des pompiers volontaires, eux aussi sollicités pour des missions qui ne relèvent pas de leurs domaines d'intervention. "Leurs employeurs les laissent partir sur leur temps de travail, ils se rendent qu'ils font des interventions qui ne relèvent pas forcément de leurs compétences, pour ne jamais revenir de la journée vu le temps d'attente aux urgences".

Dans un communiqué publié le 13 janvier dernier, les sapeurs-pompiers appellent ainsi à "redéfinir les missions" du SDIS et du SAMU.

Emilie Roussey