À Strasbourg, capitale mondiale du livre, les librairies indépendantes peinent à s'en sortir

Alors que Strasbourg a été nommée capitale mondiale du livre, les librairies indépendantes de l’Eurométropole sont en grande difficulté face à l’augmentation des charges et à la baisse de la fréquentation.

Depuis plusieurs années les librairies indépendantes de Strasbourg sont confrontées à de nombreuses difficultés qu’elles peinent à surmonter. Augmentation des charges et baisse de la fréquentation sont autant d'obstacles qui fragilisent ces boutiques de quartier alors que l'Eurométropole a été nommée capitale mondiale du livre.

“On n’a pas réussi à créer une trésorerie solide”

Depuis son ouverture, il y a cinq ans, la librairie L'Oiseau rare a dû affronter le Covid-19, des travaux interminables sur son bâtiment et l’explosion des charges. Des embûches qui ont creusé ses dettes et qui menacent sa survie.

"On n’a pas réussi à créer une trésorerie solide ce qui aujourd’hui nous fait défaut avec les charges qui augmentent. Nous avons fait des prêts et usé nos découverts, mais nous arrivons à une limite", témoigne auprès de BFM Alsace, Diane Albisser, co-gérante de l’Oiseau rare.

Pour assainir ses finances, la boutique aurait besoin d’environ 25.000 euros. Pour trouver cette somme, les gérantes ont lancé un appel aux dons via une plateforme en ligne. Pour les clients réguliers, la fermeture de la librairie serait une grande perte. "J’aime bien venir ici parce que la sélection des livres a été faite avec beaucoup de cœur", témoigne une habituée.

Un secteur en difficulté

À quelques pas de l’Oiseau rare, se trouve la librairie La tâche noire. Spécialisée dans le Polar, la boutique était à deux doigts de fermer l’année dernière. Grâce à une collecte de dons, le gérant, Éric Schultz, a réussi à maintenir son activité.

"On va mieux. On n’a plus cette dette qui nous empêchait de fonctionner normalement. Mais on sent tout de même qu’on est toujours à la merci d’une baisse de fréquentation", relate-t-il.

Ces difficultés financières sont loin d’être isolées. La faible marge des libraires, l’augmentation du prix du papier et la concurrence de la vente en ligne fragilisent toujours le secteur.

Coralie Haenel avec Sylvain Allemand