Strasbourg: face à la multiplication des dépôts sauvages dans les rues, la maire veut augmenter les amendes

Avec une présence croissante de déchets dans les rues de Strasbourg la mairie entend désormais sévir elle-même. Elle prévoit l’instauration de sanctions administratives pouvant aller jusqu’à 15.000 euros d’amende.

Dépôts sauvages, mégots de cigarette ou encore déjections canines... Face à la prolifération des déchets dans les rues de Strasbourg (Bas-Rhin), la municipalité veut agir pour faire face aux incivilités à répétition avec des amendes plus élevées.

"Il est inacceptable que des personnes considèrent qu’ils peuvent laisser leurs déchets par terre ou carrément faire des dépôts sauvages. Il y a des solutions gratuites qui existent", rappelle Jeanne Barseghian, maire (Les Écologistes) de Strasbourg, à BFM Alsace.

Des sanctions jugées inefficaces

Malgré la possibilité de verbaliser pénalement avec une amende à 135 euros, la municipalité a recensé pour l’année 2024 pas moins de 320 tonnes de déchets sauvages enlevés de la chaussée, soit une augmentation de 21%.

Des résultats en partie facilités par des signalements, mais qui illustrent surtout des mauvaises habitudes qui perdurent. Face à ce constat, la mairie entend désormais prendre les devants et se montre déterminée à agir plus fermement.

"Je pense qu’on ne peut pas être sanctionné pareil, suivant qu’on dépose des produits dangereux ou qu’on vient carrément décharger son camion parce qu’on n’a pas voulu aller dans les lieux dédiés", déplore la maire.

"Et avec la sanction administrative, c’est la maire qui reprend le pouvoir de police. On peut aller jusqu’à des niveaux d’amende de 15.000 euros, ce qui aura évidemment un effet dissuasif beaucoup plus fort", affirme-t-elle.

Des agents mobilisés pour verbaliser sur le terrain

Dorénavant, la police municipale mais aussi les 34 agents de surveillance de la voie publique (ASVP) auront toute latitude pour intervenir "pour constater et verbaliser ce type d’incivilités", assure Nadia Zourgui, adjointe à la maire de Strasbourg en charge de la tranquillité publique.

Cette stratégie répressive reste accompagnée d’un volet de sensibilisation, avec des messages incitatifs diffusés, comme dans les bars, pour rappeler les bons gestes et encourager les citoyens à jeter leurs déchets dans les lieux appropriés.

La mairie espère ainsi conjuguer fermeté et pédagogie afin d’enrayer une pollution urbaine devenue trop envahissante.

Joseph Pasquier avec Alexandre Simoes