Strasbourg: des échafaudages installés à la cathédrale en vue de la restauration de la coupole

Le chantier s’annonce titanesque, à la hauteur de ce "prodige du gigantesque et du délicat", d’après les mots de Victor Hugo. La restauration de la grande coupole de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg débute dans un mois et s’étendra sur deux années.
Construite entre 1180 et 1200
Un chantier colossal à bien des égards. Outre les heures de travail qui attendent les spécialistes, l’installation des échafaudages est à elle seule hors norme.
La grande coupole qui couvre le chœur de la cathédrale de Strasbourg a été construite entre 1180 et 1200. Et il suffit aujourd'hui de lever la tête pour découvrir les panneaux en bois, installés pour protéger le dôme de la pluie. Un agencement assez récent et mis pour préserver l’ouvrage car à l’origine, les fenêtres de la structure étaient ouvertes. L’humidité s’est donc invitée et a endommagé la coupole pendant plus d’un siècle.
“Elle nous est parvenue avec des produits sanitaires, explique Alexandre Cojannot, conservateur adjoint des monuments historiques. Des sels ont migré dans les maçonneries et qui les dégradent.”
L’intervention et la créativité humaine ont un peu plus dégradé l’état de la structure. En effet, “la coupole a été piochée au 19e siècle pour mettre un décor qui n’a jamais été exécuté, poursuit Alexandre Cojannot. Donc aujourd’hui, elle est dégradée.” Le travail de restauration consiste donc à purger les maçonneries et à enduire l’élément d’un enduit traditionnel à la chaux.
Des échafaudages suspendus à 25 mètres du sol
Un autre aménagement peut surprendre les visiteurs. De larges filets surplombent actuellement le chœur de la cathédrale. Des filets qui dissimulent en réalité un système exceptionnel. Le chantier est titanesque car les échafaudages sont suspendus à 25 mètres du sol.
L’ensemble tient grâce à des fixations installées dans les huit fenêtres de la tour. “Cette suspension ne va pas perturber la vie de tous les jours de la cathédrale, explique Gabriel Rivet, chef de chantier d’Europe échafaudage. C’est atypique, ce n’est pas le chantier du siècle, mais presque. C’est vraiment rare.” La restauration de la coupole s’élève à 1,7 million d’euros. Un budget pris en charge par le ministère de la Culture.