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Retraites: le député LR Raphaël Schellenberger justifie son vote en faveur de la motion de censure

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Si l'élu du Haut-Rhin juge la réforme des retraites d'un "autre temps", c'est plutôt le recours aux articles 47.1 et 49.3 qu'il a souhaité dénoncer lundi à l'Assemblée nationale.

On n'était pas passé aussi près d'une motion de censure depuis 1992. Neuf voix de plus et le seuil des 287 députés, nécessaire pour faire tomber le gouvernement, était atteint. L'Assemblée nationale en a finalement décidé autrement, lundi soir, entérinant par la même occasion l'adoption de la réforme des retraites.

Sur les 61 députés que comptent le groupe Les Républicains (LR), 19 ont voté en faveur de la motion de censure transpartisane portée par le groupe Libertés Indépendants Outre-mer Territoires (Liot). Raphaël Schellenberger, élu de la 4e circonscription du Haut-Rhin, a voté en faveur de cette dernière, malgré les injonctions d'Éric Ciotti, le patron du parti, à ne pas la soutenir.

Un score "important"

L'échec -relatif- de la motion de censure est "quelque chose auquel on s'attendait", a reconnu le député du Haut-Rhin ce mardi matin sur BFM Alsace, si bien qu'il n'était pas déçu de l'issue du scrutin.

Au contraire, "le score que fait cette mention est important, a choisi de souligner le natif de Watwiller. Je ne pensais pas hier (lundi) matin qu'on serait à neuf voix de renverser le gouvernement".

Ce qu'a voulu sanctionner Raphaël Schellenberger par ce vote, ce n'est pas tant le fond de la réforme, quand bien même il la juge "d'un ancien temps" et en décalage par rapport "à la réalité du rapport au travail aujourd'hui".

"Pour ma part, c'est davantage un vote sur la forme, sur la méthode", a-t-il poursuivi, mettant en exergue "la multiplication des éléments de passage en force", tels que le recours aux articles 47.1 et 49.3.

En outre, c'est "le rejet par l'ensemble de nos compatriotes, par les Alsaciens, de cette méthode qui m'a conduit à décider de voter la motion de censure qui avait été déposée par le groupe Liot". Lui se dit favorable à une autre réforme des retraites qu'il souhaite plus juste pour ceux qui se lèvent tôt et exercent des métiers pénibles.

Quel avenir pour les "frondeurs"?

Quel avenir, désormais, pour Raphaël Schellenberger et ses collègues LR ayant voté pour la motion de censure? L'intéressé dit ne pas craindre de sanctions. "Il y a toujours eu la liberté de vote, admet-il. C'est même inscrit dans les statuts de notre groupe".

L'avenir dira si la direction de LR se tient à ces statuts et se passe de sanctions. Aurélien Pradié, figure de proue des "frondeurs" à l'Assemblée nationale, a d'ores et déjà été déchu de son poste de numéro deux du parti pour ses prises de position. C'était au mois de février. Olivier Marleix, chef de file des Républicains dans l'hémicycle, a joué la carte de l'apaisement ce mardi matin, assurant qu'il respecte "les convictions de chacun".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions