Professeur menacé de mort à Strasbourg: le recteur dénonce un acte "gravissime et inqualifiable"

Après les menaces de mort reçues par un enseignant au collège Kléber de Strasbourg, le recteur de l'académie, Olivier Faron, a rencontré l'équipe enseignante pour apporter son soutien. Lors d'un point presse, il a fustigé "un fait absolument gravissime".
"Nous vivons des traumatismes successifs. On ne peut pas comparer, mais nous sommes traumatisés par ce qui est arrivé à Dominique Bernard. Revenir avec des menaces de mort, c'est comme si nous revivions une forme de traumatisme, donc c'est absolument inqualifiable, inadmissible", a-t-il dénoncé.
"Je ramène des copains à la sortie, je te tue"
Les faits se sont produits mardi 28 novembre après qu'un professeur de français a confisqué le portable d'un élève de troisième. "L'élève lui a dit: 'Je ramène des copains à la sortie, je te tue'", a expliqué à l'AFP Gilles Comte, professeur d'histoire-géographie au sein de l'établissement.
En solidarité à leur collègue, les enseignants du collège ont fait grève ce jeudi 30 novembre, et l'établissement est resté fermé. Les professeurs dénoncent "la goutte d'eau qui fait déborder le vase", après une multitude "d'incidents".
Depuis la rentrée, une "collègue a été agressée par un ancien élève qui s'était introduit dans l'établissement avec deux autres élèves", et il y a également eu "trois explosions de pétards à l'intérieur de l'établissement", a ajouté Gilles Comte.
Une plainte déposée
L'enseignant visé par des menaces a porté plainte. Il est, selon ses collègues, "très touché" par l'incident et est en arrêt maladie. Pour le recteur, la priorité est la "sécurisation des établissements", "parce que la sécurité de nos personnels, des jeunes, c'est évidemment la priorité centrale".
"Sans sécurité, il n'y a pas de bien-être, de vie scolaire équilibrée, harmonieuse. Cette sécurisation, nous ne la travaillons pas seuls, mais avec les collectivités territoriales qui sont responsables du bâti de nos établissements", a assuré Olivier Faron.
Une mesure conservatoire a été prise contre l'élève auteur des menaces, qui ne pourra pas revenir dans l'établissement jusqu'à son passage en conseil de discipline le 19 décembre.