Otages en Iran: les portraits de Cécile Kohler et Jacques Paris bientôt affichés sur les grilles de l'Assemblée nationale

Après l'annonce de la libération d'Olivier Grondeau après pratiquement deux ans et demi de détention en Iran, l'Assemblée nationale va accrocher à ses grilles le portrait de Cécile Kohler et Jacques Paris, toujours retenus dans les geôles de la République islamique.
Yaël Braun-Pivet, présidente de la chambre basse du Parlement l'a annoncé ce jeudi 20 mars. Les portraits seront installés mardi prochain à partir de 12h30.
"Leur situation n'a pas évolué d'un pouce"
Noémie Kohler, la soeur de la détenue qui a pu s'entretenir avec elle pour la dernière fois le 19 février, réagit à la libération d'Olivier Grondeau auprès de BFM Alsace. "Pour nous c'est un grand soulagement, on est très heureux, on sait que c'était devenu insupportable pour lui donc on est content qu'il soit libre et qu'il soit rentré", a-t-elle dit.
"Après c'est vrai que ce sont toujours des sentiments mêlés parce que c'est le troisième otage à avoir été libéré (...) sachant que leur situation à eux n'a pas évolué d'un pouce et que les conditions de leur détention sont toujours aussi dures."
Un état psychique qui se dégrade
Détenue avec son compagnon dans la section de haute sécurité de la prison, sous contrôle des services de renseignement, les conditions sont dures. Noémie Kohler décrit des cellules de 8 à 9 mètres carrés sans lumière du jour directe, avec de très courtes sorties à l'air libre. Ils n'ont pas de lien avec l'extérieur hormis quelques rares appels auprès de leurs proches autorisés de manière aléatoire.
"Ces conditions de détention n'ont pas changé, il n'y a aucune amélioration à ce niveau-là. Son état psychique commence sérieusement à se dégrader. Pour la première fois, le 19 février, elle m'a ouvertement fait part de son désespoir ce qu'elle s'était toujours interdite de faire jusqu'à présent", témoigne-t-elle en répétant ses paroles alarmantes. "Jusqu'à présent je me refusais au désespoir mais je n'ai plus la force, c'est trop dur le fait d'avoir aucune perspective, c'est insupportable, j'ai l'impression qu'on ne sortira jamais".
Noémie Kohler a pu voir Jacques Paris qui se trouvait à ses côtés lors de l'appel. "Son aspect physique est très préoccupant, il a le visage de plus en plus creusé, de plus en plus marqué par la détention, on constate appel après appel qu'ils sont en train de mourir à petit feu dans ces cachots et que l'urgence est toujours plus vitale de les sortir de là", poursuit-elle.
Soutien du gouvernement et du Quai d'Orsay
Malgré l'incertitude, les proches de Cécile Kohler et Jacques Paris restent déterminés à se battre.
Le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réitéré son soutien à la famille et sa volonté de faire avancer le dossier.
"Les déclarations du ministre nous réconfortent parce que c'est important de sentir que les efforts des autorités françaises ne faiblissent pas", reconnaît Noémie Kohler. "Après ce qui est dur pour nous, c'est qu'on ne s'accroche pas à grand chose, on a très peu d'information, on n'a aucune échéance, et avancer au jour le jour dans ce flou là c'est extrêmement difficile", pondère-t-elle.