"On va encore nous verbaliser": le dispositif de vidéoverbalisation ne fait pas l'unanimité à Sélestat

Sélestat a implanté plus d'une centaine de caméras, dans la ville, afin de permettre aux agents de relever les infractions de circulation et de stationnement. Une mesure qui n'est pas du goût de tous.

Il ne sera bientôt plus possible de commettre des infractions au code de la route en toute impunité, à Sélestat. La ville a décidé de mettre en place la vidéoverbalisation. Pour ce faire, elle a installé une centaine de caméras, capables de détecter les infractions de circulation, mais aussi de stationnement.

Griller un feu rouge, franchir un stop, circuler sur la voie de bus, ou encore mal se stationner: ces caméras pourront tout voir. Une nouvelle mesure qui est loin de faire l'unanimité chez les habitants, partagés entre sécurité et inquiétude.

"On ne paye pas assez d'impôts déjà, on va encore nous verbaliser", constate Nathalie, habitante de Kogenheim.

"Être verbalisé pour cinq minutes, ou des fois, on a un rendez-vous et on dépasse le temps... Malheureusement, si on est chez un médecin, on ne peut pas dire, je vais remettre une pièce à l'horodateur", souligne Marie-Noëlle, habitante de Mackenheim.

Les commerçants inquiets

Du côté des commerçants, la mise en place de cette vidéoverbalisation ne convainc pas non plus. Et pour cause, le centre-ville de Sélestat peine déjà à être attractif.

"La grosse inquiétude des commerçants, c'est que le centre-ville de Sélestat a perdu beaucoup de fréquentations depuis ce paiement des zones de stationnement", explique Nathalie Lange, membre de l'association de commerçants Les Vitrines de Sélestat.

Le maire de la ville se veut rassurant. Ce sont bien les policiers municipaux qui devront faire le choix d'attribuer, ou non, une amende. Un degré de tolérance pourra donc être appliqué dans certains cas.

"Nous ne sommes pas là pour verbaliser systématiquement quand quelqu'un est en infraction. Mais si quelqu'un abuse un peu de cette infraction, je prends l'exemple d'une place de livraison pendant deux, trois heures, et bien, c'est inacceptable", détaille Marcel Bauer, maire (Divers droite) de Sélestat.

Les habitants ont encore un peu de répit. Légalement, la verbalisation ne sera possible qu'une fois que la totalité des panneaux informant la population du dispositif aura été installée aux entrées de la ville.

Mélina Fonck et Matthieu Chanvillard avec Maïwenn Furic