"On ne tient plus": à Strasbourg, 80 salariés d'un sous-traitant d'Amazon réclament leur salaire

Les salariés de Fast Despatch Logistics (FDL) font de nouveau entendre leur colère. Depuis près de deux mois, les 80 employés de cette entreprise de livraison, sous-traitante d'Amazon, n'ont pas reçu leur salaire. Après des manifestations en juin et début août, les salariés se sont rassemblés ce jeudi devant le site logistique de la plaine des Bouchers, à Strasbourg.
Leur but: ralentir l'activité du site pour faire entendre leurs revendications. "On va juste retarder, on ne va pas bloquer parce qu'on n'a pas le droit", explique un des salariés au micro de BFM Alsace.
"Ça fait cinquante jours que l'on n'a pas été payés"
La société FDL a annoncé qu'elle entrait en cessation de paiement le 9 août dans une note interne. "Nous n'avons pas réussi à nous relever de cette situation difficile. De ce fait, je suis contraint de mettre fin à toute l'activité sur l'ensemble de l'entreprise, et cela dès aujourd'hui", avait expliqué un membre de la direction.
Les salariés, quant à eux, fulminent: FDL les laisse dans le flou et Amazon ne leur propose pas de solution concrète. Au centre de stockage du géant américain, ils demandent ce jeudi une réaction d'Amazon.
Un des manifestants explique à BFM Alsace la situation dans laquelle se retrouvent l'ensemble des salariés aujourd'hui: "Ils ont fermé l'entreprise du jour au lendemain. On est tous sous CDI et on ne peut pas trouver un autre CDI parce qu'aux yeux de la loi, c'est comme si on avait deux métiers. On n'a pas de réponse, on ne sait pas quoi faire. On voudrait une indemnité et nos salaires, parce que ça fait cinquante jours que l'on n'a pas été payés."
"Ce n'est plus possible"
En effet, sans une cessation d'activité officielle, les chauffeurs-livreurs ne peuvent demander à toucher le chômage. Les salariés attendent donc de recevoir leur dû.
"On nous dit que le salaire va être pris en charge par la société FDL. Mais, déjà, vu qu'ils ne nous ont pas payé en juillet, en août ils ne vont pas nous payer du tout", déplore un employé.
"Ce n'est plus possible, explique un autre manifestant exaspéré. On a été patients avec notre propre patron, avec Amazon qui nous surcharge de colis, on a été patients avec les retards de paiement, mais là, on ne tient plus."
De nouvelles opérations de blocage ce vendredi
Amazon a déjà mis fin au contrat avec l'entreprise et affirme par mail faire tout son possible pour que les livreurs obtiennent des informations sur les postes disponibles chez d'autres partenaires de livraison.
Les salariés sont déterminés à continuer leurs actions. Bien qu'ils aient bloqué les entrées du centre de stockage du géant de la livraison ce jeudi matin, aucun entretien avec la direction ne leur a été proposé.
Le député de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes, a écrit une lettre à Bruno Le Maire afin de "l'interpeller sur ce dossier". "En grève depuis hier, les salariés doivent être entendus, les salaires et les primes payés", demande-t-il.
Pendant la nuit de jeudi à vendredi, les salariés ont prévu de bloquer les arrivées de camions au site logistique d'Amazon. Des nouvelles opérations sont prévues dans la journée de vendredi.