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Nouvelle-Calédonie: les soutiens du leader kanak Christian Tein se sont rassemblés devant la prison de Mulhouse

Christian Tein, porte-parole de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT),  à Bourail, en Nouvelle-Calédonie, le 14 juin 2024.

Christian Tein, porte-parole de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT), à Bourail, en Nouvelle-Calédonie, le 14 juin 2024. - Delphine MAYEUR © 2019 AFP

Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté devant la prison de Mulhouse-Lutterbarch pour demander la libération du leader kanak Christian Tein, ce samedi 5 avril.

Près de 80 personnes se sont rassemblées ce samedi 5 avril devant le centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach où est détenu à l'isolement Christian Tein, responsable du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principale alliance indépendantiste de Nouvelle Calédonie.

Des banderoles ont été déployées à proximité du centre pénitentiaire sur lesquelles on peut lire "Libérez nos innocents déportés et condamnés injustement" ou encore "La colonisation est un crime contre l'humanité".

Interpellé au mois de juin

Les manifestants se sont réunis pendant trois heures à l'appel d'un collectif de soutien aux prisonniers politiques kanaks en France. Christian Tein est détenu pour son rôle présumé dans les émeutes de 2024.

Interpellé le 19 juin, il avait été placé en détention provisoire et transféré immédiatement dans l'Hexagone le 23 juin avec six autres militants. Christian Tein a toujours nié avoir appelé à commettre des violences. Il a été désigné en août président de l'alliance indépendantiste du FLNKS.

"On voulait manifester et être visibles à deux jours d'une décision de justice importante, celle du pourvoi en cassation qu'il a formulé avec ses avocats après la décision rendue par la cour d'appel de Nouméa en novembre dernier", a expliqué une membre du Collectif de soutien.

En 2024, un projet de réforme du corps électoral calédonien a cristallisé les divisions entre loyalistes et indépendantistes et accru les tensions jusqu'aux émeutes déclenchées en mai, qui ont fait 15 morts et plus de deux milliards d'euros de dégâts.

Reprise des négociations le 29 avril

Territoire français du Pacifique Sud, la Nouvelle-Calédonie bénéficie d'un statut unique depuis l'accord de Nouméa (1998), qui a transféré progressivement des compétences à la collectivité et permis l'organisation de trois référendums d'autodétermination entre 2018 et 2021.

Les trois scrutins ont vu la victoire du non à l'indépendance, mais le dernier, boycotté par les indépendantistes, reste contesté et a plongé l'archipel dans l'incertitude.

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a annoncé une reprise des négociations à partir du 29 avril, avec l'objectif de parvenir à un accord global sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.

Mathias Fleury avec AFP