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Mort de Lina: que peut-on attendre de l'autopsie et des expertises?

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Après la découverte du corps de Lina, adolescente de 15 ans disparue en septembre 2023, le procureur de la République de Strasbourg a indiqué, ce mercredi 16 octobre, que "des expertises médico-légales vont être ordonnées" afin de déterminer les causes de sa mort.

Le corps de Lina, adolescente de 15 ans disparue à Plaine (Bas-Rhin) en septembre 2023, a été découvert dans la Nièvre, à Sermoise-sur-Loire, ce mercredi 16 octobre. Cette découverte pourrait permettre aux enquêteurs d'enfin déterminer les circonstances et causes de la mort de la victime, alors que le principal suspect a mis fin à ses jours le 10 juillet dernier.

Le procureur de la République de Strasbourg a indiqué que "des expertises médico-légales vont être ordonnées par les magistrats instructeurs aux fins de rechercher la cause de la mort".

"D'autres réponses"

Pour Bernard Marc, médecin légiste, l'autopsie est "fondamentale" dans cette recherche de la vérité. "Pour l'enquête, c'est quelque chose de très important de trouver un corps parce que ça va apporter d'autres réponses", confirme le général François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN), au micro de BFMTV.

Néanmoins, plusieurs facteurs compliquent ce travail. "Il va falloir expliquer les causes du décès sur un corps qui est dégradé par le temps", résume Bernard Marc. Le corps, retrouvé dans une zone boisée, était immergé dans un cours d'eau en contrebas d'un talus.

Un travail dans l'urgence

Ces conditions sont une injonction à un travail rapide afin d'éviter une dégradation plus importante du corps. "La difficulté, c'est que, là, comme le corps a été sorti de l'eau la décomposition va s'accélérer", souligne le général François Daoust. "En fonction de la dégradation du corps, il y a des traces qui ne seront plus lisibles, visibles ou constatables."

Si la décomposition du corps fragilise les recherches, certaines zones peuvent être particulièrement informatives. Le général estime qu'il y a "beaucoup de choses à faire", notamment grâce aux os, si la victime a été étranglée ou a reçu des coups de couteau.

Pour Bernard Marc, "le corps peut encore parler", des lésions osseuses pourraient "donner une idée du décès" tandis que la trace d'un corps étranger peut encore être retrouvé. Le médecin légiste souligne que lors de l'autopsie des vérifications seront faites pour déterminer si la jeune victime a subi une agression sexuelle.

Au niveau des recherches d'ADN, les analyses génétiques conduites en urgence par l'IRCGN ont permis de confirmer qu'il s'agit bien du corps de Lina. D'autres traces d'ADN, et notamment celles du suspect, peuvent-elles être découvertes? Selon le médecin légiste Bernard Marc, l'hypothèse est plausible, mais "sur les vêtements portés plus que sur la peau".

Les recherches se poursuivent sur place

Parmi les autres recherches permises par la découverte du corps, des spécialistes en micro-algue vont analyser les lieux pour "savoir si corps a été mis en amont ou s'il a bougé", ajoute François Daoust.

Des fragments de vêtements sont également recherchés, dans le but, notamment, de trouver de potentielles "lésions de trainage, des lésions évocatrices d'une plaie", poursuit Bernard Marc.

Au lendemain de la découverte du corps sans vie de Lina dans la Nièvre, disparue le 23 septembre 2023, les recherches se poursuivent sur la zone de découverte du cadavre, selon une source proche de l'enquête à BFMTV.

Arthus Vaillant