Incinérateur de Strasbourg: les locaux de Séché Environnement perquisitionnés

Les bureaux de Sénerval, filiale du groupe Séché environnement qui exploite l'incinérateur de Strasbourg ont été perquisitionnés (photo d'illustration). - LOIC VENANCE / AFP
Les bureaux de Sénerval, filiale du groupe Séché environnement qui exploite l'incinérateur de Strasbourg, ont fait l'objet d'une perquisition dans le cadre d'une information judiciaire, a appris l'AFP jeudi, confirmant une information de Rue89 Strasbourg.
"Une perquisition a eu lieu le 7 juin 2023 à la demande du juge d'instruction", a indiqué le groupe Séché à l'AFP, qui dit avoir "pleinement" collaboré au travail des enquêteurs.
Des travaux pour 4 millions d'euros
Après le redémarrage de l'incinérateur en juin 2019, des inspections de la Direction Régionale de l'Environnement (Dreal Grand Est) ont montré des "dépassements fréquents et parfois significatifs" du plafond règlementaire autorisés des rejets de dioxines et furanes, des polluants "particulièrement dangereux", selon l'Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques).
En janvier 2022, Sénerval avait fait l'objet d'une mise en demeure de respecter le plafond règlementaire des émissions polluantes autorisées dans la dispersion des déchets d'incinération.
Des travaux, pour un montant de plus de 4 millions d'euros selon Séché, ont été menés pour supprimer les sources de dysfonctionnements à l'origine des non-conformités.
Contact avec des "substances cancérigènes"
Selon le dernier rapport de la Dreal rendu public sur le site gouvernemental georisques.gouv.fr et daté de février 2023, "les conditions de gestion des cendres (...) ne traduisent plus de non conformité".
Observant les "travaux conséquents réalisés", les autorités ont ainsi levé la mise en demeure, tout en appelant l'exploitant à se conformer à la nouvelle règlementation concernant les rejets de dioxines et furanes, plus sévères à partir de décembre 2023.
Séché dit respecter "les recommandations de l'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) en matière de cendres" et affirme que le suivi des retombées atmosphériques de polluants autour du site confirme "l'absence d'impact de l'activité sur l'environnement".
Sollicité, le parquet de Strasbourg n'a pas donné suite sur l'information judiciaire en cours. Selon Rue89 Strasbourg et France2, les employés de l'incinérateur ont été en contact, sans protections adaptées, avec des "substances cancérigènes" issues des cendres d'incinération pendant la période antérieure aux travaux.