Haut-Rhin: des associations écologistes demandent aux chasseurs d'abattre encore 700 cerfs d'ici le 1er février

Sur certaines parcelles de forêt de la vallée de Munster, dans le Haut-Rhin, les arbres se raréfient. Le passage de plus en plus fréquent de cerfs, de sangliers ou de chamois entrave leur croissance. Francis Dopff, membre d'Alsace nature, prend un sapin de petite taille en exemple: "Il a été brouté et rebrouté au sommet [...] Si vous revenez ici dans 150 ans, parti comme ça, il n'y aura plus de sapins", prévient-il.
Une perspective qui inquiète des associations écologistes et des agriculteurs, qui voient le nombre d'animaux excéder les ressources alimentaires. Au point d'adresser une lettre à la préfecture du Haut-Rhin, l'enjoignant à rappeler aux chasseurs les termes du plan de chasse. Il prévoit le prélèvement au 1er février de 2.000 cerfs, plus de 300 chamois et d'une centaine de daims. À date du 9 janvier, 1.269 cerfs avaient été tués, loin des objectifs fixés.
Les chasseurs refusent d'aller au-delà. Ils estiment croiser trop peu de cerfs en forêt pour s'autoriser un tir. "Qu'il faille réguler, c'est tout à fait normal, qu'il faille prélever, c'est tout à fait normal. Mais qu'on arrive à menacer une espèce au point qu'elle soit en phase de disparition, parce que trop prélevée, ce n'est pas possible", s'étonne Gilles Kaszuk, président de la Fédération des chasseurs du Haut-Rhin.
Une pétition recueille plus de 24.000 signatures
Si les objectifs chiffrés ne sont pas atteints, les chasseurs s'exposent à des amendes pouvant atteindre 1.500 euros. La fédération a lancé une pétition pour faire valoir sa position. Plus de 24.000 personnes l'ont déjà signée. Dans ce texte, les chasseurs disent refuser qu'on fasse d'eux "les fossoyeurs de tous ces animaux".
Leur combat contre les minimas imposés est partagé par une association comme Sauvegarde faune sauvage, selon laquelle une disparition de 80% de la biodiversité de la plaine d’Alsace a déjà été observée.
Selon l'Agence France-Presse (AFP), en 2021, la Fédération des chasseurs du Haut-Rhin avait attaqué au tribunal administratif un arrêté préfectoral portant sur le prélèvement des daims et cerfs et l'avait emporté en justice.
Les autorités pourraient mobiliser des louvetiers si les quotas ne sont pas atteints.