Colmar: quatre hommes jugés pour l'assassinat d'un jeune Afghan

Le crime avait fait beaucoup parler à l'été 2022: quatre accusés comparaissent à partir de ce mercredi 9 octobre devant les assises du Haut-Rhin pour l'assassinat d'un jeune Afghan à Colmar, après une banale altercation au sujet du bruit d'un scooter.
Le dimanche 14 août 2022, Abdul Qayyum Ahmadzai, réfugié afghan de 27 ans, en France depuis 2016, rend visite à des amis dans un quartier de la cité alsacienne. Cet employé du constructeur automobile Stellantis, à Mulhouse, et ses amis afghans, sont réunis au bas d'un immeuble lorsqu'ils sont importunés par le bruit d'un scooter et demandent au conducteur et à son passager, deux jeunes de 17 et 18 ans, de s'éloigner.
Dix jours de cavale
Selon l'ordonnance de mise en accusation, des insultes fusent, peut-être quelques coups, puis le jeune duo part avant de revenir avec deux à cinq amis, mais aussi un pistolet pointé par l'adolescent de 17 ans en direction des Afghans et qu'il aurait tenté en vain d'utiliser au cours de la rixe qui a éclaté.
Le petit groupe s'éloigne, puis l'homme de 18 ans débloque l'arme avant de la rendre à l'adolescent de 17 ans. Celui-ci fait feu à une distance de 24 mètres, atteignant mortellement Abdul Qayyum Ahmadzai au thorax. Le réfugié était marié et père de quatre enfants. Le pistolet, de calibre 7,65 mm, n'a jamais été retrouvé.
A l'issue d'une traque d'une dizaine de jours, le tireur et son ami, ayant manipulé l'arme, sont arrêtés: l'un aux abords d'un hôtel de Sarcelles (Val-d'Oise), l'autre dans un immeuble de 15 étages à Colmar, cerné par une centaine de policiers.
Jugés pour assassinat
Renvoyés devant la cour d'assises des mineurs du Haut-Rhin, le tireur - niant toute intention homicide et préméditation - et celui qui a remis en service le pistolet, seront jugés jusqu'à vendredi pour assassinat, violences en réunion et détention illégale d'arme. Deux de leurs amis, âgés de 20 et 21 ans au moment des faits, devront répondre de complicité d'assassinat et de violences en réunion.
Tous sont en récidive. Les débats se dérouleront sous le régime de la publicité restreinte. Le mineur au moment des faits encourt 20 ans de réclusion, voire 30 ans si l'excuse de minorité est écartée. Les trois autres risquent la perpétuité.