Haut-Rhin: les bus et autocars Kunegel passent au biocarburant

Si la bouteille n'indiquait pas qu'il s'agit de carburant, on pourrait aisément le confondre avec de l'eau ou du vinaigre blanc. Produit à partir d'huile usagée et issu d'un procédé de bioraffinage, le HVO Izipure alimente depuis le début du mois de septembre une bonne partie de la flotte des bus et autocars du groupe Kunegel.
L'entreprise de Colmar (Haut-Rhin) a signé un contrat avec Bolloré Energy, qui produit ce biocarburant aux Pays-Bas, lui permettant d'être approvisionné à hauteur de 4000 mètres cube par an sur les sept prochaines années.
Ce biocarburant permet de réduire de 90% les émissions de CO2 des véhicules Kunegel par rapport aux énergies fossiles.
"Utilisable tout de suite"
Son avantage: "Ce carburant liquide bas carbone est utilisable tout de suite pour les professionnels", souligne Florian Mohand, directeur de la transition énergétique chez Bolloré Energy, au micro de BFM Alsace.
Daniel Kunegel, président des Transports LK, abonde: "On ne change pas nos autocars, on n'installe aucune installation particulière et puis, du jour au lendemain, on remplace le gasoil classique par ce gasoil HVO sans faire une seule modification. C'est vrai qu'il y a un côté un peu magique". Le recours au biocarburant constitue cependant un coût supplémentaire pour l'entreprise, de l'ordre de 3000 euros par véhicule chaque année.
"C'est un coût important, mais c'est un coût qui n'a rien à voir avec une stratégie de rupture par rapport à des énergies qui sont certainement des énergies de demain, comme peuvent l'être le gaz, l'électricité ou même l'hydrogène", tient à faire remarquer Daniel Kunegel.
Répondre aux demandes de la Région
Il était néanmoins d'autant plus nécessaire de mettre la main au porte-monnaie que la Région avait émis le désir de voir les transporteurs scolaires réduire leur empreinte sur l'environnement.
"Aujourd'hui, sur 250 bus, c'est important de voir se développer ce nouveau carburant. C'est un atout supplémentaire, vante Jean Rottner, le président de la région Grand Est. Selon les DNA, les véhicules en question circulent à Colmar, Guebwiller, Mulhouse et Blotzheim.
Ce carburant ne s'adresse pour l'heure qu'aux professionnels et aux véhicules de transport collectif.