Gries: une ferme et ses animaux laissés à l'abandon depuis que le propriétaire est en prison

Une ferme est à l’abandon dans le village de Gries depuis que leur exploitant est en prison depuis deux mois. La mairie s'organise pour nourrir les animaux et dénonce une impasse administrative.

Le propriétaire d'une ferme de Gries, dans le Bas-Rhin, a été condamné à un an de prison pour un délit de droit commun, rapporte France 3 Grand Est. Après deux mois de détention, ses animaux, une dizaine de cochons, des chèvres, des moutons et un bouc, sont livrés à eux-mêmes. Le fermier vivait seul, personne n'a pu prendre sa relève.

La mairie a alors dû s'organiser pour s'occuper du cheptel. "Depuis qu'on a constaté la situation il y a deux mois, nous ne pouvons pas décemment laisser les animaux sans nourriture et sans eau", raconte à nos confrères de France 3 Grand Est, Éric Hoffstetter, le maire de Gries.

"Rien n'est entrepris pour résoudre cette situation ubuesque malgré toutes nos déclarations à la préfecture et aux services vétérinaires. La justice, elle non plus, ne bouge pas. Nos services d'État sont en train de se renvoyer la balle, et de nous donner la responsabilité de ce genre de chose", explique-t-il.

"On parle de bien être animal"

Les membres de l'équipe municipale se relaient pour subvenir aux besoins de ces animaux, ce qui leur prend plus d'une heure par jour. Et il leur a fallu mettre la main à la poche pour acheter de quoi les nourrir.

"On ne sait même pas si c'est l'alimentation adaptée, mais en désespoir de cause, au moins nous agissons pour que les animaux ne s'entretuent pas ou ne meurent pas de faim", déclare à France 3 Bas-Rhin, Éric Hoffstetter.

"C'est lamentable de voir cela. On parle de bien-être animal, là, on est loin de tout", commente Richard Voltzenlogel, un adjoint au maire.

L'exploitation agricole existe depuis quelques années. Il y a un an, les conditions d'élevage avaient déjà fait l'objet d'une mise en demeure suite à une inspection sanitaire. Certains animaux présentent des signes de blessures.

Aujourd'hui, la mairie se trouve dans une impasse. La préfecture avance attendre le feu vert de la justice pour prendre des mesures. Silence radio du côté de la justice. Si la ferme reste à l'abandon, ce sera à la mairie de débarrasser les cadavres d’animaux et de payer l’équarrissage.

Léa Ramsamy