Collectivité européenne d'Alsace: pourquoi l'excédent budgétaire agace l'opposition

Les millions de la discorde. Dans son bilan, la Collectivité européenne d'Alsace (CEA) a révélé avoir clôturé son exercice 2022 avec un excédent budgétaire de 261,9 millions d'euros. Pour la majorité, ce surplus financier va lui permettre de ne pas avoir recours à des crédits.
Mais cet argent disponible irrite l'opposition, qui estime que le département, en charge des politiques sociales (exclusion, pauvreté, personnes âgées, enfance, handicap), aurait dû l'utiliser pour renforcer l'accompagnement des plus fragiles.
"Un manque d'ambition politique"
Florian Kobryn, président du groupe Alsace écologiste, citoyenne et solidaire au Conseil départemental, estime aujourd'hui que "15.000 personnes sont sans ressources en Alsace".
"Certaines politiques sont en souffrance, comme la politique de l'enfance avec 370 enfants, qui sont confiées à la Collectivité européenne d'Alsace et auxquels elle ne propose pas de solutions", affirme-t-il au micro de BFM Alsace.
"Je pense aux collégiens, dont certaines familles ne peuvent pas accéder à la cantine parce qu'il n'y a pas de tarification sociale", poursuit-il. Pour lui, cette somme devrait être utilisée pour "préparer l'avenir en rénovant très largement nos collèges".
Florian Kobryn se dit "inquiet" par "le manque d'ambition politique" de la CEA. "Nous avons une collectivité qui a plein d'argent et qui ne sait pas quoi en faire, alors qu'il y a de nombreux besoins sur le terrain", déclare-t-il.
Une prime de 200 euros pour tous les agents
"Le projet de la majorité ne s'attaque pas à ces problèmes et n'a pas d'ambition pour résoudre ces problèmes écologiques et sociaux de notre territoire", assure le président du groupe Alsace écologiste, citoyenne et solidaire.
Face à cette manne et considérant l'inflation, les syndicats réclament eux des hausses de salaires pour les 6.000 agents de la CEA. "On avait demandé une compensation pour les oubliés du Ségur, par exemple les secrétaires médico-sociales, ça a été refusé", regrette Nathalie Reynard, déléguée CFDT. "Il y a quand même une prime exceptionnelle de 200 euros pour tous les agents", insuffisant selon elle.