Université de Strasbourg: l'Afges battue pour la première fois par la liste de gauche de l'AES

À l'université de Strasbourg, les étudiants votaient en ce début du mois de février pour élire leurs représentants. Et petit séisme: l'Afges, l'association qui avait remporté le scrutin depuis près de 100 ans a été battue pour la première fois par une liste nouvelle: l'AES.

Un petit séisme à l'université de Strasbourg. L'Afges (Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg), l'association qui remportait chaque élection des représentants des étudiants depuis près de 100 ans. Elle a été battue pour la première fois en ce début du mois de février par un syndicat créé il y a à peine quatre ans: l'Alternative étudiante Strasbourg (AES).

Derrière ce résultat inédit, une question d'orientation politique. Alors que l'Afges, association étudiante la plus ancienne de France, a toujours revendiqué une ligne apartisane, l'AES est quant elle marquée à gauche et défend une ligne antiraciste, écologiste, engagée contre l'extrême droite et en soutien du peuple palestinien. C'est d'ailleurs ce syndicat qui est à l'initiative des nombreuses actions sur le campus au cours des derniers mois, dont des blocages.

Une participation en forte augmentation

Malgré sa défaite, l'Afges n'a pas perdu de voix par rapport au dernier scrutin, bien au contraire: elle en a recueilli un plus de 5.000 cette année contre moins de la moitié en 2021. Mais cette année, c'est la dynamique à l'AES qui impressionne puisqu'elle arrive devant sa principale adversaire avec plus de 500 voix d'avance.

Ces résultats sont vraisemblablement la conséquence directe de la participation qui explosé: d'un peu moins de 8% des étudiants inscrits en 2021 et 16% en 2023, il est passé à 21,70% lors du scrutin 2025.

Concrètement, au Conseil d'administration où les élus étudiants se partagent six des 28 sièges, l'AES occupe désormais trois sièges contre deux pour l'Afges et un pour l'organisation UNI, de droite radicale.

Bientôt un vote pour la présidence de l'université

Le conseil d'administration aura bientôt à voter l'élection pour la présidence de l'Université de Strasbourg, que ne briguera par le sortant Michel Deneken contrairement à Mathieu Schneider, membre de l'équipe dirigeante.

Au-delà de l'élection à la présidence universitaire, l'AES aura désormais son mot à dire sur les maquette des cours, les droits au rattrapage ou encore les modalités de contrôle continu. Mais l'association ne se fait pas pour autant d'illusions: avec trois sièges, elle n'a que peu de poids au sein des votes mais simplement d'avantage de marge de négociation. Une chose est sûre en tout cas: le politique aura dorénavant plus de place dans les discussions au seins des instances universitaires où siègent les représentants étudiants.

Samileï Hoarau