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Bas-Rhin: un forage géothermique mal réalisé met en danger des maisons à Kirchheim

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Depuis 15 ans, des habitants de Kirchheim subissent les dégâts d'un sondage géothermique mal réalisé.

Fissures dans les murs, cassures dans le carrelage, déformation des sols... Les dégâts sont nombreux à Kirccheim depuis un forage géothermique mal réalisé en 2007. Il a endommagé un lotissement qui a dû être détruit, mais aussi plusieurs maisons situées alentour. Depuis 15 ans, le maire et les habitants appellent l'État à l'aide dans l'espoir de trouver une issue.

Les maisons en pente de 2%

Les conséquences irréversibles s'étendent jusqu'à 200 mètres autour de l'ancien site de forage. Une dizaine de maisons sont touchées comme celle d'Alain Schmitt: "Il y a une fissure dans le garage qui est couplée par une deuxième fissure verticale", montre-t-il.

"Mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Comme la maison est totalement soulevée, il y a une pente de 2% qui se créé à l'intérieur. En conséquence, les portes ne s'ouvrent et ne se ferment plus", dénonce-t-il.

"Condamnés à rester ici"

Certains habitants sont engagés depuis des années dans des procédures judiciaires, dans l’espoir d’être, un jour, indemnisés. En attendant, tous se sentent pris au piège.

"On la voit tomber en ruine et on est obligés d’y rester parce que c’est notre maison, et on paye tous les mois pour la rembourser", déplore Carole Zwick.

"On nous a dit qu’elle ne sera plus réparable très certainement. Donc on est condamnés à rester ici en attendant qu’il se passe quelque chose", ajoute la Kirchheimoise.

Limiter les mouvements de sol

Depuis 3 ans, un système de pompage des eaux souterraines a été mis en place pour limiter les mouvements de sol. L'eau est évacuée dans la Mossig, la rivière située à quelques centaines de mètres du site.

Un dispositif permanent, pour le moment financé par les assurances, mais le maire craint un désengagement prochain des assureurs. "On est sur des sommes de 100.000 à 120.000 euros de frais de pompage par an. La commune ne pourra pas les prendre en charge", estime Patrick Deck.

"Il n'y aucune raison pour que la commune prenne en charge alors que le terrain ne lui appartient pas. J'attends beaucoup de l'État afin qu'il prenne le relais", complète l'édile.

Avant la mise en place de ce système de pompage, le sol se soulevait de près d'un centimètre par mois. Désormais, il gonfle d'un centimètre par an.

Coralie Haenel et Juliette Vignaud