Alsace: quatre classes immersives en alsacien, allemand et français vont ouvrir à la rentrée prochaine

75% de l'enseignement, dès la maternelle, y sera dispensé en alsacien et en allemand.

C'est historique. Quatre classes immersives, où l'enseignement sera dispensé dès la maternelle en alsacien, allemand et français, verront le jour en septembre prochain en Alsace. Une première, puisque l'Education nationale n'avait jusque là jamais mis en place un tel projet au sein d'écoles publiques.

"Ce qui est intéressant dans ce parcours immersif, c'est qu'il est porté par l'école publique, par l'Education nationale. C'est la première fois que ça arrive en Alsace et ça me paraissait très intéressant d'y participer", s'est réjoui Nicolas Jander, maire d'Altkirch, au micro de BFM Alsace.

Le parcours Tomi Ungerer, du nom du dessinateur alsacien, vise à préserver la langue régionale grâce à des cours dispensés à 75% en allemand et en alsacien.

"On peut transmettre l'Alsacien, le défendre aussi, parce que chacune et chacun sait que l'alsacien est effectivement une langue moins parlée qu'elle ne l'a été et qu'elle est probablement en train, un peu, de disparaître si on n'y prend pas garde", a déclaré Olivier Faron, recteur de l'académie de Strasbourg.

Des écoles dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin

L'Alsacien ne compte que 7% de locuteurs dans la région. L'ouverture de ces classes immersives représentent l'espoir de sauver la langue régionale, mais aussi de l'inscrire dans un monde plus vaste et où les échanges sont plus nombreux.

"Pour les enfants, c'est une ouverture vers l'Europe. Je pense qu'actuellement on a besoin d'Europe, au vu du contexte que tout le monde connaît. Comprendre l'autrichien, le suisse, l'allemand, ce n'est possible qu'avec l'alsacien. Quoi de plus européen qu'un alsacien, au final?", veut croire Pascale Riehl, enseignante candidate pour intégrer une classe immersive à Colmar et locutrice de la langue régionale depuis son plus jeune âge.

Les classes verront le jour à la rentrée prochaine à Brumath (école Arc-en-Ciel), Sélestat (école Froebel), Colmar (école Les tulipes) et Altkirch (école Saint-Morand).

Léo Fleurence et Sarah Boumghar