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Alsace: le directeur de l'opéra national du Rhin défend sa coûteuse rénovation

Opéra national du Rhin, Strasbourg (illustration).

Opéra national du Rhin, Strasbourg (illustration). - PATRICK HERTZOG / AFP

L'Opéra national du Rhin doit être complètement restructuré, pour un montant estimé à 120 millions d'euros, que son directeur estime être la seule rénovation viable.

La vaste rénovation du bâtiment accueillant l'Opéra national du Rhin (OnR) à Strasbourg, au montant estimé à 120 millions d'euros, est "la seule viable" a défendu, mercredi 14 mai, son directeur général Alain Perroux, répondant aux critiques.

Ce vaste chantier avait été annoncé en mars 2023 par la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (EELV), qui a précisé en avril que le projet retenu prévoyait une "restructuration complète" de ce bâtiment du XIXe siècle, avec une "réinterpréation de la salle à l'italienne", suscitant l'inquiétude de l'opposition.

"Dénaturer (l'opéra) par la destruction la salle qui fait son identité est un choix qui interroge fortement", selon le conseiller municipal Pierre Jakubowicz, co-président du groupe Centristes & Progressistes tandis que Caroline Barrière, du groupe Faire ensemble (socialistes et républicains), redoute un montant "sous-évalué".

La moitié de l'enveloppe totale sera financée par la Ville et l'Eurométropole de Strasbourg. Les travaux devraient démarrer en 2028 et durer 5 ans.

Moins de places mais une meilleure visibilité pour tous

Le lieu, frappé depuis 1997 par un avis défavorable de la commission départementale de sécurité, "pose de nombreux problèmes", a soulevé Alain Perroux, citant une acoustique médiocre, une fosse d'orchestre trop petite ou encore un hall d'entrée trop exigu.

Il a expliqué que la salle à l'italienne avait été jugée de "valeur patrimoniale moyenne", le but des travaux étant qu'elle devienne "fonctionnelle" tout en gardant "son charme et sa magie".

Quant à la baisse du nombre de sièges, de 1.100 à 950, il a dénoncé "un argument de mauvaise foi", assurant que les travaux permettraient d'"avoir 950 places où on a une visibilité parfaite" contre 500 à visibilité réduite actuellement.

Des recettes en forte augmentation

Proposant des représentations à Strasbourg, Mulhouse et Colmar, l'OnR présentait un budget de fonctionnement de 24,8 millions d'euros en 2024 (+2,4% par rapport à 2023) et des recettes propres de 5,2 millions d'euros en 2024, en forte augmentation (+26,6%).

"On a dépassé la barre des 3 millions en recettes de billetterie et d'abonnement, ce n'était jamais arrivé", s'est félicité Alain Perroux, qui quittera ses fonctions en juin 2026 après six ans.

La saison 2025/26 proposera neuf opéras ou comédies musicales et sept ballets, dont une adaptation chorégraphique d'"Hamlet" ou encore "Le roi d'Ys" d'Edouard Lalo mis en scène par Olivier Py. Elle se conclura avec "Follies" de Stephen Sondheim et James Goldman mis en scène par Laurent Pelly, avec Natalie Dessay, une coproduction avec le Grand théâtre de Genève et le théâtre du Châtelet.

P.L. avec AFP