Médecin agressé avec arme factice à Mulhouse: cinq ans de prison ferme pour le tireur

Les appels vers SOS Médecins ont augmenté en raison de la canicule - LOIC VENANCE / AFP
Deux jours après l'agression d'un médecin de SOS Médecins à Mulhouse, l'agresseur passait devant le juge ce lundi en comparution immédiate. L'homme qui a tiré avec un fusil à billes sur le praticien écope de cinq ans de prison ferme.
Récidiviste, déjà condamné à de multiples reprises, il devra aussi verser un euro symbolique au médecin agressé.
"Cette peine, très sévère, a le mérite d'être claire et nette et tout le monde se le tiendra pour dit: 'On n'a pas le droit de s'en prendre à un médecin quand il vient vous rendre visite'", a salué Me Raphaël Nisand, l'avocat de la victime, qui n'était pas présente à l'audience.
"Ca me paraît quand même un peu gros, je ne suis pas un animal", a réagi le prévenu à l'énoncé du délibéré.
Un mélange médicamenteux
Déjà bien connu de la justice et en état de récidive légale, il avait notamment été condamné en 2014 à 10 ans de prison par la cour d'assises du Bas-Rhin pour viol sur conjoint et agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans.
"Je me suis agité, il y a un coup qui est parti mais il n'était pas censé partir", a-t-il tenté d'expliquer depuis le box au cours de l'audience, pour éclairer son geste.
Il a également évoqué un mélange médicamenteux pour soigner une rage de dents, lui ayant fait partiellement perdre son discernement. "J'ai dérapé, j'ai vrillé", a-t-il résumé.
Le médecin s'était fait tirer dessus avec une arme factice samedi après-midi lors d'une consultation à domicile après une altercation. Choqué, il était touché à la cuisse avec deux hématomes. Il souffre d'ecchymoses et un jour d'arrêt de travail lui a été prescrit.
Droit de retrait
"L'homme a pointé son arme quasiment à bout portant au niveau de la tête puis au thorax, en disant “je vais te flinguer, je vais fumer le médecin”", avait précisé dimanche à l'AFP l'avocat du médecin agressé, Me Raphaël Nisand.
Quelques heures après cette violente agression, SOS Médecins avait annoncé exercer son droit de retrait. Les consultations à domicile ont été supendues jusqu'à ce lundi matin.
Le tireur avait été rapidement appréhendé par les forces de l'ordre et placé en garde à vue juste après les faits. Le ministre de la Santé, François Braun avait fait part de "son soutien ainsi qu’à ses proches et à toutes les équipes de SOS Médecins".