Affaire Le Tan: au dernier jour de son procès, Jean-Marc Reiser demande un verdict "équitable"

Jean-Marc Reiser, assassin présumé de la jeune étudiante strasbourgeoise Sophie Le Tan, a demandé mardi aux jurés de la cour d'assises du Bas-Rhin de rendre à son encontre un verdict "juste" et "équitable", au dernier jour de son procès.
Une dernière prise de parole
"Ce que je souhaite, c'est que vous puissiez juger sereinement, rendre un verdict équitable, juste" et "non pas une exécution judiciaire sommaire", a déclaré lors de sa dernière prise de parole, longue d'une dizaine de minutes, celui qui a reconnu avoir tué et démembré Sophie.
Assis dans son box, regard baissé, il a de nouveau assuré aux jurés, avant qu'ils ne se retirent pour délibérer, n'avoir "rien prémédité" dans la mort de la jeune femme : "je n'en voulais pas particulièrement à Sophie Le Tan", a-t-il assuré.
"J'ai réagi aux insultes, au mépris, qu'elle m'a affiché, ce qui est bien normal de sa part", a poursuivi l'accusé, contre lequel la peine maximale, la perpétuité assortie de 22 ans de sûreté, a été requise lundi.
"Beaucoup de femmes sont venues à mon domicile ces dernières années" ou "dans le passé" et "je n'ai jamais eu de problèmes particuliers avec elles", a estimé le multirécidiviste, déjà condamné à 15 ans de réclusion pour deux viols et qui est jugé en récidive légale.
Être jugé "comme les autres"
"Je sais que l'environnement de ce procès n'est pas propice à une justice forcément sereine", a ajouté Jean-Marc Reiser, déplorant "le lynchage médiatique" dont il dit avoir fait l'objet et fustigeant "la clameur publique" et "cette haine que j'ai ressenti pendant quatre ans".
"J'ose espérer être jugé non pas comme Jean-Marc Reiser qu'on présente comme un monstre, mais comme un justiciable comme les autres", a-t-il encore déclaré aux jurés, quatre hommes et deux femmes.
Il a rendu hommage à la "dignité" de la famille de Sophie, réitérant sa demande de pardon, rejetée vendredi par les parties civiles. "Je leur demande pardon mais je sais que pour le moment, ils ne le pourront pas (...) Je réagirais comme eux si c'était arrivé à ma propre fille", a-t-il assuré.
Sophie Le Tan a disparu le 7 septembre 2018, jour de ses 20 ans, après être allée visiter l'appartement de M. Reiser à Schiltigheim, au nord de Strasbourg. Cerné par les preuves, M. Reiser a fini par reconnaître début 2021 avoir tué et démembré Sophie, des aveux maintenus au procès.