Var: un retraité condamné en appel à 6 mois de prison avec sursis pour avoir capturé des milliers de rouges-gorges

Il avait piégé des milliers de rouges-gorges. Un retraité du Var a été condamné ce mercredi 5 mars par la cour d'appel d'Aix-en-Provence à une peine de six mois de prison avec sursis et à 30.000 euros d'amende. Les juges ont alourdi la peine prononcée en première instance.

Un retraité du Var à qui l'on reproche d'avoir capturé à l'aide de pièges en fer des milliers de petits oiseaux, essentiellement des rouges-gorges, a été condamné ce mercredi 5 mars par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, indiquent le parquet et l'office français de la biodiversité dans un communiqué.

Poursuivi pour "destruction et vente illicite d'une espèce protégée ainsi que la détention d'armes sans autorisation ou déclaration", l'homme a été condamné à une peine de six mois de prison avec sursis, une interdiction de détenir ou porte une arme soumise à autorisation pendant cinq ans et à la confiscation de ses armes.

Une alerte de la LPO à Revest-les-Eaux

Les juges ont confirmé le jugement en première instance rendu en septembre 2022 et ont alourdi l'amende initialement de 25.000 euros, désormais fixée à 30.000 euros. Le juge d'appel a par ailleurs imposé la publication à sa charge de la condamnation dans un journal spécialisé.

Enfin, le retraité va devoir payer les frais de procédure des parties civiles (France Nature Environnement PACA, One Voice, Aspas et la Ligue de Protection des Oiseaux PACA) pour un montant de 3.800 euros.

Au départ de cette procédure, la Ligue de Protection des Oiseaux avait dénoncé les agissements de cet homme piégeant des oiseaux depuis des années avec des pièges en fer ronds dans la commune de Revest-les-Eaux.

Plus milliers d'oiseaux attrapés tous les ans

Le braconnage des "rigaous" s'est longtemps pratiqué en Provence où l'on mangeait principalement lors des fêtes de fin d'année des brochettes de rouges-gorges. Or, cette méthode de piégeage, qui n'est pas sélective et capture des espèces protégées, n'est pas considérée comme une méthode de chasse traditionnelle.

L'homme âgé de 78 ans a expliqué aux juges que c'était son grand-père qui lui avait appris à piéger les rouges-gorges. Les enquêteurs en avaient trouvé une cinquantaine dans son congélateur et lui avaient attribué la pose de dizaines de pièges sur les hauteurs de Toulon. L'Office français de la biodiversité a estimé qu'il attrapait tous les jours une vingtaine d'oiseaux au quotidien, et plusieurs milliers par an.

L'Office français de la biodiversité rappelle que "la très grande majorité des passereaux", comme les rouges-gorges, les mésanges ou les moineaux, sont reconnus comme des espèces protégées. La destruction et la capture de ces dernières sont un délit passible de trois ans d'emprisonnement et 150.000 € d'amende.

Florent Bascoul