Var: un mois après l'incendie, la nature se régénère dans le massif des Maures

Ce sont les premières plantes à reverdir. Un mois après le gigantesque incendie qui a ravagé 7100 hectares de végétations et d'habitations dans le massif des Maures, entre le 16 et le 26 août, la nature commence tout juste à reprendre ses droits dans ce paysage calciné. De petites pousses vertes, notamment des chênes, renaissent de leurs cendres au milieu de la terre encore calcinée, sans aucune intervention humaine ni même de goutte de pluie.
Certains grands pins, au feuillage jauni par les flammes, ont tenu bon, mais impossible de savoir pour combien de temps encore. L'espoir réside dans les pommes de pin qui garnissent encore leurs branches, comme l'explique Joël Perrin, technicien au centre national de la propriété forestière: "Les graines, si elles n'ont pas subi un feu trop violent, peuvent encore germer après avoir touché le sol à la faveur d'une pluie. Dans les premiers centimètres du sol, il y a tout un tas de graines des plantes qui étaient déjà présentes".
Risque de stérilisation des milieux
L'autre chance du massif de Maures réside dans la présence de chênes-lièges, une "espèce qui a la particularité d'avoir une écorce assez épaisse qui la protège en cas d'incendie", décrypte Gisela Santos Matos, technicienne forestière à l'ASL Suberaie Varoise.
Témoins de cette capacité de la nature à se reconstruire, certaines parties de la forêt, détruites lors d'un autre incendie géant il y a 18 ans, ont aujourd'hui retrouvé leur verdure, sans intervention humaine. Cela aurait d'ailleurs coûté beaucoup trop cher, sans garantie que les nouveaux arbres s'implantent.
"C'est porteur d'espoir à condition que le feu ne passe pas trop souvent. Sinon, il y a un danger de stérilisation des milieux", prévient toutefois Joël Perrin.
Malheureusement, la plupart des arbres qui repoussent dans ces zones sont des pins, les arbres qui brûlent le plus facilement.
Outre la végétation, la faune doit aussi reprendre possession des lieux. Pour faciliter le processus, le préfet du Var a momentanément interdit la chasse et la pêche dans cette réserve naturelle qui compte quelque 250 espèces protégées dont les lézards ocellés, comme le précise Le Parisien. Seule la chasse au sanglier, espèce endémique, est autorisée jusqu'au 30 septembre, sous certaines conditions.