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"Le Sénéquier cherche à étouffer l'affaire": brûlée lors du flambage d'une crêpe Suzette, une cliente du restaurant attend des réparations

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En 2023, une femme de 47 ans a été grièvement brûlée à la tête par un serveur lors de la préparation d'une crêpe Suzette. Alors que l'enquête poursuit son cours, la victime regrette la lenteur de la justice.

Deux ans après les faits, Nathalie* (le prénom a été modifié), 47 ans, se souvient très exactement de son accident. Le 21 août 2023, alors qu'elle dînait avec son mari et sa fille de sept ans dans un restaurant à Saint-Tropez, la mère de famille a été grièvement brûlé à la tête par un serveur, qui préparait une crêpe Suzette, rapporte Le Parisien.

Ce soir-là, le Sénéquier, véritable institution de la Ville, était plutôt bondé. "Il faisait bon, on était bien, même si la terrasse était bondée. On était un peu collé", raconte Nathalie au journal francilien.

Au cours de la soirée, un serveur est appelé à une table voisine pour préparer une crêpe Suzette, l'un des desserts iconiques de la maison. Poêle, réchaud... Tout l'attirail nécessaire à la confection de la crêpe est alors installé à proximité de Nathalie et de sa famille.

Inquiet de la situation, le mari de Nathalie demande "à deux reprises" au serveur de se reculer, précise Le Parisien, mais sans succès.

Brûlure au deuxième degré

Quelques secondes plus tard, une boule de feu s'est élevée au-dessus de Nathalie, qui a d'abord cru à une explosion. "Je me suis retrouvée en position fœtale. Je brûlais. Je hurlais", raconte-t-elle au Parisien.

"C'est comme si on m'avait jeté de l'acide. C'était interminable. Puis on m'a aspergée d'eau", poursuit-elle dans les colonnes du journal.

Nathalie ne parvient pas tout de suite à enlever les mains de son visage: "J'avais l'impression qu'elles étaient collées". Quand elle parvient finalement à ouvrier les yeux, la famille est emmenée à l'intérieur.

Nathalie est prise en charge par les secours, mais cette dernière refuse que les pompiers la conduisent à Toulon - l'hôpital local étant fermé pour l'été. Le lendemain de l'accident, elle décide de porter plainte à la gendarmerie de Sainte-Maxime.

De retour à leur domicile en Île-de-France, Nathalie sera finalement examinée à l'hôpital de Garches (Hauts-de-Seine). Elle souffre de brûlures au deuxième degré, détaille Le Parisien.

Une enquête en cours

Selon le Parisien, une enquête est toujours en cours au parquet de Draguignan (Var). Un délai beaucoup trop long pour Nathalie, qui a bénéficié entre temps d'une expertise psychologique venue attester de ses souffrances.

"Je suis sidérée que, d'un point de vue judiciaire, rien ne se soit passé", regrette Nathalie auprès du Parisien. "Elle n'a même pas reçu d'excuses", déplore à son tour son avocat, Me Alexandre Braun. Non seulement, elle a été grièvement blessée, mais le comportement du restaurant après l'accident est incompréhensible". Pour la victime l'institution souhaite "étouffer l'affaire"

Selon les informations du Parisien, la crêpe Suzette a depuis été retirée de la carte du restaurant. Interrogé par le journal, Me Alexandre Braun rappelle que la réalisation de ce plat en public "est encadrée par la loi".

Au regard du risque que cette exécution représente, "il est strictement interdit d'alimenter la flamme avec de l'alcool lorsqu'un appareil de cuisson est accessible au public", conclut-il.

Orlane Edouard