Inéligibilité, prison avec sursis: que risque la maire de La Seyne-sur-Mer, Nathalie Bicais, jugée pour prise illégale d'intérêt?

À moins d'un an des élections municipales, Nathalie Bicais risque de perdre son écharpe. Le 24 avril dernier, le procureur a requis une peine d'inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire. Le tribunal correctionnel de Toulon doit rendre sa décision ce vendredi 16 mai vers 8h30 sur les soupçons de prise illégale d'intérêts.
Si elle était condamnée à une telle peine, elle serait automatiquement démise de ses fonctions et un successeur devrait être élu en Conseil municipal.
Par ailleurs, cinq ans d'interdiction d'exercice de toute profession dans la fonction publique, deux ans de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende ont été requis contre l'édile qui dirige la deuxième ville du Var depuis 2020.
"Une cabale contre moi"
Après avoir pris connaissance de ces réquisitions, il y a trois semaines, Nathalie Bicais avait exprimé son désarroi dans la salle des pas perdus. "C'est une cabale menée contre moi", avait-elle réagi.
Pour Me Gilles Gauer, son avocat, cette peine d'inéligibilité avec exécution provisoire pose un problème démocratique. "Ce sont les électeurs qui ont choisi un élu, ce sont les électeurs qui ont le droit de choisir qui va les représenter ce n'est pas au parquet de dire qui doit être candidat ou pas", avait-il ajouté aux côtés de sa cliente.
Lors de cette séance, le procureur avait dénoncé "une confusion totale et permanente entre vie privée et vie publique pour la maire de la seconde ville du Var qui ne supporte pas qu'on lui dise non, sinon il y a sanction, retrait des délégations voire punition", avait-il asséné.
Deux autres personnes jugées
Il est reproché à l'ancien directeur général des services de La Seyne-sur-Mer, également jugé, d'avoir signé un permis de construire au bénéfice de Nathalie Bicais.
"Je dois pouvoir avoir un permis de construire comme tout le monde, ce n'est pas parce qu'il y avait un article de loi méconnu que je devais faire une nuit en prison. On va attendre le résultat mais comment voulez-vous que je le vive?", avait-elle déclaré aux médias présents à la sortie du tribunal dont BFM Nice Côte d'Azur.
Le ministère public a requis une peine plus lourde contre Christophe Riqueau, son directeur de cabinet. Le procureur a demandé aux juges de condamner cet ami de Nathalie Bicais, soupçonné d'avoir été embauché en contrepartie d'un prêt bancaire, à 18 mois de prison et 50.000 euros d'amende.