Hyères : fermée tout l’hiver, la route du sel est de nouveau accessible aux véhicules

Fermée comme chaque année durant l’hiver pour préserver l’état de sa chaussée, la route du sel est de nouveau accessible aux véhicules depuis ce lundi 5 mai à Hyères. Une préservation que la ville aimerait renforcer à l’avenir grâce à l’installation d’une digue sous-marine destinée à contrer l’érosion.

Fermée tout l’hiver comme à son habitude pour préserver l’état de sa chaussée, la route du sel à Hyères a rouvert à la circulation ce lundi 5 mai. Une bonne nouvelle pour les amateurs de sports de glisse et les automobilistes, qui profitent désormais d’un accès facilité aux plages grâce à cette voie de quatre kilomètres.

Un vrai gain de temps pour les automobilistes

"Le soir tu peux avoir jusqu'à deux heures et demie de bouchons. Là je pense que tu divises quasiment par deux, si ce n’est plus, le temps de trajet, en désengorgeant vraiment toute cette partie [de] la Capte", observe au micro de BFM Toulon Var, Gauthier, 28 ans, podologue, venu ce matin pour faire du kitesurf.

"Ça laisse beaucoup moins de place pour se garer en hiver et là, comme il commence à faire beau, il y a plus de monde— pas que des pratiquants de sports de glisse d’ailleurs. Donc oui, c’est plus facile pour tout le monde", souligne à son tour Marc, 58 ans, ingénieur et lui aussi adepte de cette discipline.

Si cette route est appréciée pour sa praticité, jusqu’à la presqu’île de Giens, elle reste néanmoins fragilisée par l’érosion marine. La mer grignote entre quatre et cinq mètres de terrain, endommageant la chaussée avec des dégâts variables selon les années, en fonction des aléas climatiques.

"Sur la saison 2024-2025, on peut dire qu’on n’a pas eu de tempête significative, donc on n’a pas eu de travaux inconsidérés", se réjouit Jacques Bruno, directeur des services techniques de la Ville de Hyères.

"[Mais] sur la période 2023-2024, on a eu des tempêtes très importantes qui ont conduit à certains endroits à voir des débuts de rupture au niveau de la route. Donc en fonction de l’importance de la tempête, oui, on peut considérer que le risque est imminent", conclut-il.

Vers une digue sous-marine pour stopper l’érosion?

La ville de Hyères investit chaque année environ 500.000 euros pour entretenir cette route, comme l’avait rappelé le maire Jean-Pierre Giran l’an dernier sur le plateau de Bonsoir le Var. Une enveloppe qui a même atteint 800.000 euros en 2023. Face à une érosion qui ne cesse de se répéter, la municipalité souhaite désormais aller plus loin en envisageant la construction d’une digue sous-marine de 300 mètres.

Ce dispositif permettrait de réduire la houle et les effets de la mer sur la dune et la chaussée en modifiant "la bathymétrie", expliquait le maire. Mais faute d’autorisation du ministère de la Transition écologique, le projet reste aujourd’hui en suspens.

"On pense à la protection totale. Mais comme on est en opération Grand Site, ce n’est plus la préfecture qui décide, c’est au ministère. Donc la balle est dans le camp du ministère qui ne nous donne pas l’autorisation de faire ces travaux d’endiguement", précise Éric Girardo, adjoint aux travaux à la mairie d'Hyères.

Pour 2025, la ville a de nouveau déboursé 500.000 euros pour l’entretien de cette voie.

Julien Vossenat avec Alexandre Simoes