Guerre en Ukraine: le porte-avions Charles de Gaulle adapte sa mission en Méditerranée

Parti de Toulon, dans le Var, le porte-avions est présent depuis plusieurs semaines en mer Méditerranée, comme les Russes ou les Américains.

Il devait notamment participer à l'opération de lutte antiterroriste "Chamal". Mais la guerre en Ukraine, déclenchée par l'invasion russe, a obligé le porte-avions français Charles de Gaulle à revoir en urgence ses missions.

Parti de Toulon le 1er février dernier, pour une mission baptisée "Clémenceau 2022", le groupe aéronaval s'est rapproché de la Roumanie, a annoncé la ministre des Armées Florence Parly au début du mois de mars. Présent entre l'est de la Sicile et la Méditerranée orientale, il patrouille aujourd'hui avec l'objectif d'apprécier la situation et d'affirmer la liberté d'action en mer.

La mission s'avère essentielle alors que la Russie a déployé le double de ses effectifs habituels en mer Méditerranée. Les Américains sont également présents dans le secteur avec le porte-avion Harry S. Truman.

"Rester vigilants en permanence"

"Le risque principal aujourd'hui c'est ce que les Américains appellent la 'miscalculation', la mauvaise interprétation", a souligné lors d'une visioconférence le contre-amiral Cluzel, commandant du groupe aéronaval, qui qualifie "d'excellente" la coopération avec les forces de l'Otan.

"C'est un déploiement exigeant dans la durée, mais je souhaite préserver jusqu'à l'accostage du groupe ce niveau de vigilance qui nous permet de bien comprendre les intentions des unités qui sont autour de nous et de ne pas faire cet erreur de calcul", ajoute-t-il.

Par ailleurs, le groupe aéronaval français n'est pas présent uniquement qu'en mer. Quotidiennement, il envoie des chasseurs Rafales et des avions de reconnaissance HawkEye en Roumanie. L'objectif est de renforcer les capacités des alliés d'Europe de l'est à défendre leur espace aérien, mais aussi de mieux surveiller l'évolution du conflit.

Thomas Bernarbe avec Juliette Desmonceaux