Elon Musk se donne moins d'un an pour tester les premiers cerveaux connectés

Neuralink a été enregistrée comme société de recherche médicale en Californie en juillet 2017. - Frederic J. BROWN / AFP
La startup Neuralink, qui développe une interface reliant le cerveau aux ordinateurs, devrait réaliser ses premiers tests sur des individus dès l'an prochain, a annoncé son patron Elon Musk mardi soir à San Francisco.
"Nous pouvons réaliser une interface cerveau-machine complète", s'est félicité M. Musk, lors d'une manifestation high tech à San Francisco. Le milliardaire et les membres de l'équipe de Neuralink ont alors présenté un état de leurs recherches. L'objectif à terme, selon ses mots: "réaliser une sorte de symbiose avec l'intelligence artificielle". Concrètement, il s'agit bien d'augmenter les capacités cognitives d'un individu, dont sa mémoire, mais aussi de pouvoir envoyer des messages directement par la pensée.
L'entrepreneur voit en son projet une nécessité face à l'émergence de l'intelligence artificielle, pour éviter que les humains ne soient plus un jour que des "chats domestiques". Le premier capteur dévoilé par Neuralink est destiné à être implanté dans le cerveau grâce à une infime incision pratiquée par un robot spécialement conçu pour cette tâche. Microscopique, il devrait mesurer entre comme entre 4 et 6 µm, soit un tiers du diamètre d'un cheveu.
De minuscules électrodes
"Ce sont de minuscules électrodes que le robot implante délicatement", a expliqué Elon Musk, ajoutant que des milliers d'électrodes pourraient à l'avenir être connectées au cerveau. Pour l'instant, l'objectif est de laisser l'individu doté d'implants contrôler un smartphone par la pensée, mais la technologie pourrait éventuellement s'étendre à d'autres dispositifs tels que des outils de robotique.
Les premières applications d'une telle technologie restent néanmoins médicales. Selon un neurochirurgien de Neuralink, de tels capteurs pourraient améliorer le traitement de maladies neurologiques, telles que l'épilepsie, la dépression ou la maladie de Parkinson.
La chirurgie dite "élective", pour les personnes souhaitant combiner une intelligence artificielle à leurs propres capacités, ne viendra que dans un second temps. Aucune donnée financière n'a été dévoilée à ce jour. Facebook, qui s'était lancé dans un projet similaire en 2017, a dû faire machine arrière. Sa division "Building 8" n'existe plus depuis fin 2018.