Coronavirus: des bénévoles à la rescousse des soignants avec des visières imprimées en 3D
En pleine crise sanitaire, l’un des enjeux majeurs est de protéger le personnel médical. Face à la pénurie d’équipements de protection et surtout de masques, l’impression 3D se révèle très utile pour créer des visières de protection. Plusieurs hôpitaux en ont déjà reçu. Ces visières créent une barrière permettant d’éviter les projections dans les yeux et les muqueuses. Le masque reste essentiel mais la visière peut aussi éviter la contamination par des gestes réflexes, comme le fait de se toucher le nez, les yeux ou la bouche. Elles sont lavables et réutilisables.
L'AP-HP va investir dans 60 imprimantes 3D
Les initiatives sont nombreuses. A l’hôpital Pompidou à Paris, les soignants sont équipés de ces visières créées à deux pas, par les imprimantes 3D de l’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Le chef du service des urgences de l’hôpital, le professeur Philippe Juvin, a félicité sur Twitter tous ceux qui en ont fabriqué, en l’espace de quelques jours.
La Fondation AP-HP compte d'ailleurs investir deux millions d’euros dans l’achat de 60 machines 3D pour doter les hôpitaux d’un parc d’imprimantes destinées à fabriquer des visières, mais aussi du matériel d’intubation ou encore des valves de respirateurs, expliquait Libération lundi.
Des particuliers bénévoles montent au front
En Occitanie, des “makers” sont venus à la rescousse des soignants, explique 20 Minutes. Des particuliers détenteurs d’imprimantes 3D fabriquent des visières sur leur temps libre pour équiper les hôpitaux ou les Ehpad. A leurs côtés sur le front, des professionnels des “FabLabs”, des laboratoires de fabrication dont certains sont liés à des entreprises. Avec les particuliers, le Red Lab, réseau d’une trentaine de FabLabs d’Occitanie, a réussi à fournir 3.000 visières au CHU de Nîmes.
De nombreux Français ont aussi tout simplement imprimé ces visières grâce à un modèle mis en ligne par l’entreprise tchèque Prusa, accompagné d’un tutoriel gratuit en ligne, racontait Ouest France qui a rencontré un “maker” bénévole. Ou grâce au site "Covid3D", créé à l'initiative de la youtubeuse Heliox et d'un développeur.
A Caen, le réseau “Les visières de l’espoir” collabore avec de nombreuses entreprises comme L’Oréal, Decathlon, HP ou encore Aereco, qui mettent à disposition leurs machines ou les matériaux nécessaires à la fabrication des visières, raconte le magazine spécialisé 3Dnatives, à l'origine de l'opération. Les visières sont conçues sur le campus de Paris Saclay et sont livrées gratuitement aux hôpitaux.
A Nantes, l'objectif est de fabriquer 1.000 produits par jour. L'Université de Nantes s’est associée pour cela avec l’entreprise ARMOR. Les visières seront distribuées dans un premier temps au personnel soignant du CHU de Nantes, puis de l'AP-HP.
C’est également à Nantes que le collectif Makers for Life développe des respirateurs artificiels qui pourraient être imprimés dans le monde entier grâce à des plans disponibles pour tous, en open source. Des entreprises comme Renault et Michelin ont déjà rejoint le projet, indique Le Monde. Difficile d’estimer combien de visières pourront être distribuées grâce à toutes ces initiatives, mais cela pourrait se compter en milliers.