Alex Hitchens, AD Laurent, Nasdas... Ce qu'il faut retenir de l'audition des influenceurs controversés à l'Assemblée

Les influenceurs Alex Hitchens, AD Laurent, Nasdas, et Julien et Manon Tanti ont été auditionnés par la commission d'enquête sur les effets psychologiques de Tiktok sur les mineurs.

Près de quatre heures. C'est le temps qu'il a fallu à la commission d'enquête sur les effets psychologiques de Tiktok sur les mineurs pour auditionner les influenceurs Alex Hitchens, AD Laurent, Nasdas, et le couple Tanti (Manon et Julien) ce mardi 10 juin.

Des influenceurs controversés, qui devaient chacun être entendus pendant 45 minutes. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu.

• Alex Kitchens quitte l'audition

Cette série d'auditions a démarré avec l'influenceur connu pour ses discours masculinistes Alex Hitchens. Alors qu'il devait être entendu pendant 45 minutes, comme tous les autres, il a mis fin à l'audition après seulement 15 minutes, agacé par les questions du président de la Commission.

Avant ce départ précipité, Alex Hitchens, qui est devenu connu avec des contenus de séduction, dont la "drague de rue", avait affirmé que "ce qui fonctionne le mieux, c'est le contenu qui choque". L'influenceur, qui a souvent eu des propos misogynes, prônant notamment la violence physique contre les femmes, a en outre assuré que ses propos sur les réseaux sociaux ne sont pas problématiques.

• AD Laurent appelle à un contrôle efficace

Est ensuite venu le tour d'AD Laurent, ancien candidat de téléréalité devenu acteur porno. Lors de son audition, celui qui a été banni de Tiktok en mai dernier a affirmé à plusieurs reprises que ses contenus pornographiques étaient "uniquement disponibles sur les plateformes pour adultes". Autrement dit, qu'ils ne sont pas accessibles aux mineurs.

"Mes contenus sur Tiktok reprenaient les codes de la téléréalité, tout en respectant les codes de la plateforme, notamment en matière de nudité", a assuré l'influenceur, ajoutant n'avoir jamais encouragé les mineurs à consommer du contenu inadapté.

Il a néanmoins appelé à la mise en place d'un contrôle efficace sur Tiktok face aux effets négatifs des contenus sur les mineurs de la plateforme.

• Julien et Manon Tanti se défendent d'être des "influenceurs"

Auditionnés à leur tour, Julien et Manon Tanti, connus pour leur participation dans plusieurs émissions de téléréalité, sont revenus sur leur activité d'influenceurs. Julien Tanti, qui a été sanctionné pour "pratiques commerciales trompeuses" en mars dernier, s'est défendu d'être un influenceur, avançant "n'influencer personne".

De son côté, Manon Tanti a déploré que la commission la présente comme "une influenceuse problématique". Lors de l'audition du couple, le président de la commission, Arthur Delaporte a pourtant fait savoir qu'il allait signaler une de ses publications qu'il juge "illégale" à la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes.

Quelques minutes plus tard, cette publication, qui met en scène les enfants du couple, a été supprimée d'Instagram.

• Nasdas ne reviendra pas sur les réseaux sociaux avant deux ans

Dernier influenceur à être auditionné, Nasdas qui est surtout connu sur Snapchat et auprès des jeunes, a fait part de son agacement face aux députés à plusieurs reprises. Il a notamment déploré d'avoir passé plus d'une heure à être attaqué par les députés au lieu d'être interrogé sur les algorithmes de Tiktok.

Lors de son audition, l'influenceur a été interrogé sur son influence sur les jeunes, auxquels il a demandé d'"arrêter de croire au rêve Nasdas", rappelant à l'occasion qu'avant de devenir célèbre, il a été gardien d'immeuble.

Face à une députée qui l'a accusé de banaliser la violence sur les réseaux sociaux avec ses contenus, Nasdas a également affirmé qu'il n'incitait en aucun cas au harcèlement avec ces contenus.

Enfin, l'influenceur est revenu sur la pause qu'il a décidé de prendre et qu'il a annoncé ce mardi. "J'ai vraiment besoin de prendre du recul", a-t-il déclaré, avant de faire part de l'impact des réseaux sociaux sur sa santé mentale et de préciser qu'il ne reviendrait pas avant "deux, trois ans".

Kesso Diallo