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Sur Twitter, les "raids numériques" contre les médecins se multiplient

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La faiblesse de la modération, depuis le rachat du réseau social par Elon Musk, permet un déferlement de haine en ligne. Les professionnels s'inquiètent.

Une guillotine comme seule réponse à un commentaire sarcastique. Le radiologue Franck Clarot, alias Le___Doc sur Twitter, a fait face à un véritable "raid numérique" après un message sur Twitter. Des insultes et des menaces de mort par dizaines qui ont poussé le médecin à porter plainte.

Il répondait en réalité à une chronique de l'émission TPMP, Beatrice Rosen, qui s'alarmait de ne plus trouver d'amoxicilline pour enfant en pharmacie.

"Je viens de faire trois pharmacies pour acheter de l'amoxicilline pour enfant (…) ils me disent tous: pénurie nationale (…) on retourne au Moyen-âge" affirmait-elle le 3 décembre.

Défendue par ses 80.000 abonnés, la chroniqueuse lance, malgré elle, une vague de haine à l'encontre du radiologue.

"Je ne cautionne ni n'accepte aucune menace, aucune violence, qu'elle soit envers moi ou autrui" assurera-t-elle finalement dans un nouveau message publié ce mardi.

La modération en question

Mais le mal est fait et les professionnels de santé s'inquiètent désormais de cette recrudescence de violence contre les médecins, depuis le début de la crise sanitaire. De plus en plus attaqués sur les réseaux sociaux, certains font désormais preuve d'une extrême méfiance dans la vie réelle.

"Normalement, quand vous ouvrez la porte de votre salle d'attente, vous n'êtes pas là pour regarder ou dévisager les gens pour savoir si, parmi eux, ne se cacherait pas quelqu’un qui peut intenter à votre vie" témoigne sur BFMTV Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre (UFML).

"Ces comportements ne peuvent plus perdurer sur les réseaux sociaux" prévient un communiqué de l'UFML. "La parole de médecins ou des chercheurs, qui ne font que leur travail en portant des messages de santé publique, ne peut plus être étouffée ainsi. Les groupes anti-vax et anti-masques ne peuvent continuer à mettre en danger les populations, et surtout les plus fragiles, en déversant leurs propos infondés et leur désinformation criminelle."

Ces raids numériques interviennent alors que la modération de Twitter apparait quasi-inexistante. Depuis son rachat par Elon Musk, le réseau social préfère faire confiance à l'automatisation, entrainant en réalité une forte hausse des contenus de haine en ligne.

Thomas Leroy