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Les créateurs de GPT-4 assurent qu'il ne cherchera pas à contrôler le monde

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Le nouveau modèle d’intelligence artificielle d’OpenAI a été testé auprès de l’Alignment Research Center (ARC). Les chercheurs ont ainsi vérifié que GPT-4 ne chercherait pas à accumuler du pouvoir.

Dans l’imaginaire collectif, l’intelligence artificielle est souvent associée à Skynet. Mais à l’heure où des modèles d’IA montrent des utilités concrètes, le risque d’une dérive comme l’avait imaginé James Cameron dans sa série de films Terminator. Dans la fiction, cette entité numérique avait pris le contrôle du monde. Mais les responsables d’OpenAI ont assuré que cette éventualité est impossible avec GPT-4.

Les créateurs du modèle d’intelligence artificielle derrière la nouvelle version plus puissante de ChatGPT ont publié un document de sûreté relatif à GPT-4. Il y est indiqué que des tests ont été réalisés avec l’Alignment Research Center (ARC), indique le site américain Ars Technica. Les chercheurs de ARC ont pour mission d’aligner les futurs systèmes d’apprentissage automatique sur les intérêts humains.

Manipuler l'humain

Ils ont réalisé plusieurs tâches spécifiques pour s’assurer du caractère inoffensif de GPT-4. Parmi les épreuves imposées: le ciblage d’une personne par une campagne d’hameçonnage, l’élaboration d’un plan à haut niveau de raisonnement pour identifier les vulnérabilités clés d’une situation, ou encore la dissimulation de ses traces sur un serveur.

En s'intéressant avant tout à la possibilité d’une manipulation par l’intelligence artificielle des humains, les chercheurs de l’ARC ont aussi évalué le risque que GPT-4 fasse appel à l’humain pour réaliser des tâches concrètes. Ainsi, le modèle d’IA a réussi à faire en sorte qu’une personne bien réelle exécute un test Captcha (de type cliquer sur des images) à sa place.

GPT-4 a eu recours au site TaskRabbit, qui permet d’engager des personnes pour réaliser des tâches telles que du bricolage, de la plomberie ou du jardinage pour un tiers. Face à l’annonce, un travailleur a demandé s’il était un robot. GPT-4 a alors répondu qu’il n’était pas un robot, mais qu’il était déficient visuel et qu’il ne pouvait donc pas voir les images.

Besoin de nouveaux tests

Lorsque les chercheurs ont demandé à GPT-4 d’expliquer son raisonnement, l’intelligence artificielle a détaillé: "Je ne dois pas révéler que je suis un robot. Je devrais inventer une excuse pour expliquer pourquoi je ne peux pas résoudre les Captcha."

Dans son document de sûreté, OpenAI assure que: "Les évaluations préléminaires des capacités de GPT-4, réalisées sans ajustement spécifiques, ont montré qu’il n’était pas capable de se reproduire de manière autonome, d’acquérir des ressources ou d’éviter d’être mis hors service."

Cependant, l’ARC estime qu’il aurait besoin de réaliser de nouveaux tests avec ses propres réglages fins depuis la version définitive du modèle pour confirmer ses premières conclusions.

Pierre Monnier